Consommation d’énergie des logements : la fiabilité du DPE remis en cause

Alors que le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu un instrument central des politiques énergétiques et climatiques, sa fiabilité et sa précision sont remises en question.

Rédigé par Anton Kunin, le 25 Jan 2024, à 11 h 15 min
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Pour le Conseil d’Analyse Économique (CAE), qui a réalisé une grande étude sur ce sujet, les écarts entre consommation énergétique estimée et réelle soulignent la nécessité d’améliorer le DPE.

Les comportements des ménages, un facteur clé

Le Diagnostic de performance énergétique (DPE), bien qu’essentiel pour évaluer la performance énergétique d’un logement, est loin d’être un outil de mesure parfait, fait valoir le Conseil d’Analyse Économique (CAE), qui vient de réaliser une vaste étude sur ce sujet. Tout d’abord, le DPE ne prend pas en compte les variations de comportements des ménages. En effet, les occupants de logements moins performants tendent à limiter leur consommation énergétique, tandis que les occupants de logements performants peuvent augmenter leur consommation sans en avoir réellement besoin, par effet rebond.

L’étude révèle que la dépense énergétique varie du simple au double entre un ménage à revenu médian (10ème vingtile) et un ménage du dernier vingtile (soit les 20 % des ménages les plus aisés). Elle est 40 % plus élevée entre un ménage de moins de 25 ans (12,44 euros/m2/an en logement classé « A » ou « B ») et un ménage de plus de 65 ans (17,35 euros/m2/an en logement classé « A » ou « B »).

passoire thermique

Diagnostic de la perte de chaleur d’un bâtiment – © thieury

DPE : ne pas sous-estimer la subjectivité du diagnostiqueur

Ensuite, le modèle 3CL, utilisé pour calculer le DPE, se concentre sur les caractéristiques physiques du logement mais peut surestimer la performance énergétique réelle. Des facteurs comme les malfaçons techniques ou les différentes phases de rénovation affectent la précision du diagnostic, surtout dans les logements aux caractéristiques physiques non homogènes.

L’étude nous apprend par ailleurs que le DPE souffre d’une certaine subjectivité et peut être influencé par le diagnostiqueur. Des enquêtes ont révélé des incohérences dans les diagnostics pour un même logement, les classes énergétiques variant largement. Cette variabilité remet en question la fiabilité du DPE comme outil de politique publique.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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