Fongicides SDHI : les scientifiques tirent la sonnette d’alarme

Chercheurs, cancérologues ou toxicologues, huit spécialistes français alertent à travers une tribune dans le journal « Libération » sur un type de produits phytosanitaires relativement nouveau, les SDHI.

Rédigé par Anton Kunin, le 18 Apr 2018, à 11 h 40 min
Fongicides SDHI : les scientifiques tirent la sonnette d’alarme
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Ils sont affiliés au CNRS, à l’Inserm ou encore à l’Inra, mais ils ont un sujet d’inquiétude en commun : les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase). Ces substances synthétiques largement utilisées en agriculture ne sont pas anodines pour la santé humaine.

70 % des cultures de blé utiliseraient des SDHI

À moins que vous ne soyez agriculteur, sans doute n’en avez-vous jamais entendu parler, et pour cause : les SDHI sont une classe de produits phytosanitaires relativement récents, ils n’ont été autorisés qu’à la fin des années 2000.

Alors, de quoi s’agit-il ? Les SDHI ou inhibiteurs de la succinate déshydrogénase, sont des fongicides, des molécules censées tuer les champignons et les moisissures. Leur mode opératoire est particulièrement violent : ils bloquent l’activité de l’enzyme succinate déshydrogénase, laquelle rend possible la respiration cellulaire. Ne pouvant plus respirer, les champignons et autres moisissures meurent.

SDHI, fongicides

Après une pulvérisation de fongicides © Tom Iraci

Les SDHI s’utilisent aussi aisément sur les cultures céréalières que sur les pommes de terre, les tomates, les agrumes ou encore le raisin. Ils peuvent être incorporés directement à la semence lorsqu’elle est génétiquement modifiée, ou bien être pulvérisés sue les cultures.

En France, 70 % des champs de blé et 40 % des cultures d’orge seraient traités avec ces produits.

Fongicides SDHI : bientôt une saisine de l’EFSA ?

Cependant, les SDHI ne sont pas sans danger pour l’homme. Et c’est ce point précis qui inquiète les scientifiques signataires de la tribune. Les SDHI seraient en effet responsables de l’apparition d’encéphalopathies sévères, de certains cancers du rein et du système digestif, de la maladie de Parkinson, et perturberaient la mobilité des spermatozoïdes.

L’association Générations futures, inquiète elle aussi au sujet des SDHI, appelle l’Anses à réexaminer en urgence l’évaluation des SDHI et à suspendre immédiatement de leur autorisation. L’association préconise également une saisine de l’EFSA, l’autorité européenne en charge de la sécurité alimentaire, pour qu’une décision soit prise au niveau européen.

Illustration bannière : Épandage de fongicides – © Stockr
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour,

    Faut il rester à se faire empoisonner ou lutter?
    Nous ne pouvons que compter sur noue même !
    Comment agir?
    Parcourez ce site web 😉
    http://www.nousvoulonsdescoquelicots.org

    Bonne lecture
    JM

  2. ça sera inutile d’interdire tous ces poisons qui arrivent directement dans nos assiettes puisque toutes ces multinationales « assassines » vont inonder la surface du globe par des graines à semer qui les contiennent, c’est tout simplement incroyable que tous les gouvt, les USA, l’UE, etc. n’arrivent pas à stopper cet empoisonnement MONDIAL……… la seule excuse c’est que ces multinationales sont toutes multi-milliardaires alors que tous nos gouvts sont endettés jusqu’au cou !!!!!!

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