Les journaux féminins en parlent, il refait l’objet de nombreux livres récents : le régime Paléo ou ancestral, connu depuis longtemps par certains, a été largement démocratisé depuis quelques mois. Il est aujourd’hui à la mode, prôné pour ses vertus amaigrissantes et pour réduire ou prévenir les maladies métaboliques
Que penser de ce régime ? Est-il vraiment adapté à notre siècle et à nos vies ?
Qu’est ce que le régime paléo ?
« Paléo » signifie en fait « paléolithique ». Ce régime fait donc référence à l’époque paléolithique, qui commence avec l’apparition des premiers Hommes, il y a environ 3 millions d’années ( ! !). Cette période de l’humanité est la première et la plus longue de notre Préhistoire et correspond à celle des chasseurs-cueilleurs (1). Ni l’agriculture, ni l’élevage ne sont connus et pratiqués à cette période.
« – 3 kilos en mangeant sain : le régime paléolithique » Elle.fr, n°3414
L’alimentation des chasseurs-cueilleurs est-elle compatible au XXIe siècle ?
C’est donc sur le régime alimentaire primitif des chasseurs-cueilleurs que se base le régime Paléo. Il est la coqueluche des médias féminins en ce moment.
Au menu d’origine des chasseurs-cueilleurs du Paléolithique :
- de la viande d’animaux sauvages, des poissons sauvages,
- des fruits, des légumes,
- des graines et des noix.
Absentsde cette alimentation primitive :
- les céréales et les légumineuses (issues de l’agriculture, pas encore en place),
- les produits laitiers (issus de l’élevage, lui aussi pas encore en place),
- les produits sucrés (inexistants, sauf sous forme naturelle comme le miel ).
Bref, 2 grandes familles d’aliments/nutriments ne sont pas présentes dans ce régime : les glucides et les produits laitiers.
Les grands principes du régime paléo d’origine
Plus de calories
On estime à 3 000 kcal les besoins en énergie des chasseurs-cueilleurs. Leurs dépenses physiques étaient en effet beaucoup plus importantes que les nôtres ne serait-ce que pour aller chercher leur nourriture !
3 000 kcal correspond aujourd’hui aux besoins d’un homme qui exercerait un métier très physique ou à un sportif de niveau élevé.
Plus de protéines
Avec environ 19 à 35 % des apports journaliers, les chasseurs-cueilleurs mangeaient effectivement plus de protéines que nous (10 à 15 % des AJR), essentiellement animales. Ils ne pouvaient pas en trouver dans les sources végétales, car ils ne mangeaient pas de céréales, ni de légumineuses.
Autant de graisses, mais des meilleures
Issues des graines et des noix, voire des viandes et des poissons, les graisses étaient de meilleures natures, c’est-à-dire surtout insaturées et avec beaucoup plus d’omégas-3 que d’omégas-6, contrairement à nous (30 à 40 % des AJR).
Beaucoup moins de glucides
La différence la plus importante dans les nutriments vient de la quasi inexistance des glucides puisqu’ils ne consommaient pas de céréales ni de légumineuses, source de protéines et de glucides en même temps (et aussi de fibres !).
Aujourd’hui, on estime les besoins en glucides entre 45 et 55 % par jour (contre 20 à 40 % pour le régime paléo). Ils sont les principales sources d’énergie du corps.