Réforme des retraites : quel sera votre âge de départ si elle est adoptée ?

Le gouvernement a dévoilé plusieurs pistes concernant la réforme des retraites, laquelle sera détaillée le 10 janvier prochain. Parmi les mesures avancées figure notamment le recul progressif de l’âge légal de départ en retraite. À quel âge partirez-vous à la retraite si la réforme est adoptée ? On fait le point.

Rédigé par Cecile, le 22 Dec 2022, à 10 h 59 min
Réforme des retraites : quel sera votre âge de départ si elle est adoptée ?
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Le 10 janvier 2023, le gouvernement présentera en détail la réforme des retraites, dont certains volets ont toutefois déjà été présentés en conférence de presse le 15 décembre dernier, par le ministre du Travail Olivier Dussopt. Des déclarations que nous vous détaillons ci-dessous.

Quel sera l’âge légal de départ en retraite ?

Actuellement fixé à 62 ans, l’âge légal de départ en retraite pourrait être progressivement relevé jusqu’à 65 ans en 2031, selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Une alternative consistant à le décaler à 64 ans, avec une augmentation de trois mois par année, sera également présentée le 10 janvier. Deux options qui suscitent le rejet de l’ensemble des syndicats de salariés.

L’âge d’annulation de la décote

Pour calculer la retraite de base du secteur privé, le revenu annuel moyen des 25 meilleures années est retenu. Un « taux plein » lui est appliqué, lequel atteint 50 % maximum. Pour l’obtenir, il faut posséder un certain nombre de trimestres par rapport à son année de naissance. Les personnes qui n’ont pas tous les trimestres requis subissent une décote de 1,25 % par trimestre manquant. Actuellement, cette décote peut être évitée en travaillant jusqu’à 67 ans. « L’âge d’annulation de la décote restera à 67 ans », a assuré le ministre du Travail, alors qu’en 2010, la réforme avait conduit à l’augmentation de cet âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans).

Combien de trimestres faudra-t-il pour prendre sa retraite ?

Si le gouvernement opte pour le scénario du décalage de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans, il pourrait également accélérer la réforme Touraine de 2014, qui allonge d’un trimestre tous les trois ans la durée nécessaire pour profiter d’une retraite de base à taux plein. Cette augmentation pourrait être portée à un trimestre tous les ans, selon le ministre du Travail.

Ainsi, pour une personne née en 1961, il faut actuellement 168 trimestres (42 ans) pour obtenir une retraite à taux plein. Si la réforme Touraine reste en l’état, il en faudra 172 (43 ans) pour les assurés nés à partir de 1973 ; Olivier Dussopt assurant que le gouvernement n’ira pas au-delà de 43 annuités.

La réforme des retraites

Qu’en sera-t-il des carrières longues ?

Le gouvernement a également annoncé qu’il souhaitait prendre en compte les carrières longues dans le calcul de la retraite. Selon les déclarations du ministre du Travail, un assuré ayant effectué une carrière complète cotisée, avec 5 trimestres à la fin de l’année de ses 20 ans, pourrait partir en retraite avec une pension complète sans condition d’âge. Cette mesure concernerait environ 1,2 million de personnes, selon le Olivier Dussopt. Une proposition également critiquée par les syndicats, qui estiment qu’elle ne profitera qu’à une minorité de travailleurs et ne résoudra pas les problèmes de retraite à long terme.

Concernant les régimes spéciaux

Selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt, les régimes spéciaux tels que ceux de la RATP et des Industries électriques et gazières (IEG) seront fermés aux nouveaux entrants, comme cela a été fait pour la SNCF.

Concrètement, cela signifie que les nouvelles embauches dans ces secteurs ne bénéficieront plus du « statut » leur permettant, entre autres, de partir en retraite anticipée (environ 42 000 agents à la RATP et 140 000 dans les IEG).

Toutefois, les salariés encore sous statut seront concernés par le décalage de l’âge légal de départ en retraite, « l’équité de la réforme » passant par « la même application de la mesure d’âge à tous les assurés, y compris ceux des régimes spéciaux », estime Olivier Dussopt.

Cette proposition a suscité l’opposition des syndicats, qui estiment pour leu part que le choix de partir en retraite anticipée devrait être laissé aux salariés qui le souhaitent, plutôt que d’appliquer une règle unique pour tous.

A lire aussi – Retraites : est-ce nécessaire de travailler plus longtemps ?

Les métiers pénibles ou dangereux

Environ 700 000 fonctionnaires exercent des métiers considérés comme pénibles ou dangereux, classés comme « catégories actives ». Ces derniers peuvent partir en retraite à l’âge de 52 ans (policiers, surveillants pénitentiaires, etc.) ou à bien à 57 ans (aides-soignants à l’hôpital, etc.).

Selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt, cet âge sera décalé de 2 ou 3 ans en fonction du relèvement de l’âge légal de départ en retraite. Une proposition vivement critiquée par Christian Grolier, de la fédération FO fonctionnaires. « Si le métier est pénible, il le reste, quelle que soit l’évolution législative », a-t-il estimé. Il convient de rappeler que la grande majorité des fonctionnaires (environ 3 millions) partent en retraite aux mêmes conditions que dans le secteur privé, soit à 62 ans aujourd’hui et à 64 ou 65 ans si la réforme est adoptée.

A noter que les salariés du privé exposés à des conditions de travail pénibles peuvent cumuler des points sur leur compte professionnel de prévention (C2P), qui leur permettent notamment de partir en retraite anticipée (jusqu’à deux ans). Mais en 2017, 4 de ces 10 facteurs de pénibilité pris en compte dans le C2P ont été retirés, notamment la manutention de charges, les postures pénibles et les vibrations mécaniques. Yvan Ricordeau, de la CFDT, réclame que ces critères soient à nouveau pris en compte pour ouvrir le droit à un départ anticipé. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas donné suite à cette revendication.

La réforme des retraites et les métiers pénibles ou dangereux

Et les jobs d’été ?

Selon le ministre du Travail, les jobs d’été continueront de compter comme trimestres cotisés, contrairement à ce qui avait été laissé entendre par la Première ministre Élisabeth Borne. Olivier Dussopt a ainsi assuré que « les règles » ne seraient pas modifiées en ce qui concerne cette question.

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