En Norvège, le nouveau carburant c’est le plastique !

L’entreprise norvégienne Quantafuel construit sa première usine de transformation de plastique en carburant. Soutenue par le géant pétrolier Vitol Group, elle compte produire 350 barils de diesel et d’essence par jour.

Rédigé par MEWJ79, le 16 Jun 2018, à 10 h 30 min
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Le plastique est au coeur des préoccupations des associations environnementales qui alertent de plus en plus consommateurs et décideurs. Et la prise de conscience est mondiale concernant cette pollution qui touche notamment les animaux marins. De nombreuses initiatives voient le jour pour tenter de la diminuer rapidement.

 Transformer le plastique en carburant : le challenge d’une start-up norvégienne

Selon une étude de la fondation Ellen McArthur, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans à l’horizon 2050(1). La situation est préoccupante, surtout quand on sait que seulement 10 % du plastique produit est aujourd’hui retraité. Ainsi, chaque initiative qui permet de recycler le plastique et aide à atténuer le problème environnemental croissant de la pollution plastique est la bienvenue.

En 2050, plus de plastique que de poissons dans les océans ? © olenalavrova

Cette fois, la bonne idée vient de Norvège, où Quantafuel, une entreprise soutenue par le géant pétrolier Vitol Group, transforme les déchets plastiques en carburants. L’entreprise devrait produire environ 350 barils de diesel et d’essence par jour dans son usine au Danemark dès le début 2019. Elle espère rapidement multiplier sa production et envisage d’atteindre 30.000 à 40.000 barils quotidiens d’ici 10 ans.

Un carburant à faible teneur en carbone

Pour rappel, plus de 300 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, dont la moitié devient un déchet puisque non recyclée, selon la Plastic Oceans Foundation. Quantafuel veut mettre en avant son savoir-faire, profitant de la prise de conscience mondiale. Son partenariat stratégique avec Vitol conclu à hauteur de 150 millions de couronnes danoise (20 millions d’euros), a permis à la société de voir sa valorisation grimper à près de 500 millions de couronnes (66,7 millions d’euros).

Quantafuel transforme le plastique en carburant © Moreno Soppelsa

Pour une tonne de déchets, Quantafuel produit environ 900 kilogrammes de carburant. Même si ce diesel émet à peu près la même quantité de carbone que les autres diesels lorsqu’il est brûlé dans un moteur de voiture, les émissions sont réduites de 90 % pendant la fabrication, le classant comme carburant à faible teneur en carbone. Cela permet à l’entreprise et à Vitol, son distributeur exclusif, de le vendre en tant que carburant premium.

Une huile créée à partir de plastique pour alimenter les moteurs de bateaux

Et les initiatives se multiplient. Ainsi, Recycling Technologies, une entreprise anglaise fondée en 2011 par Adrian Griffiths, a conçu une machine nommée RT7000. Elle a été développée pour recycler de grosses quantités de n’importe quel type de déchets plastiques (films alimentaires, vêtements en polyester, tapis, appareils électroniques, etc.) pour les métamorphoser en un liquide huileux.

La machine RT7000 © via la page Facebook de Recycling Technologies

Après avoir été nettoyé, le plastique est chauffé à 500°C. En résulte une huile appelée « Plaxx », qui peut alimenter des moteurs de bateaux, être recyclée en produit de cirage pour chaussures ou servir d’ingrédient à des produits cosmétiques. Recycling Technologies s’est fixée comme objectif de disposer de plus de 1.000 machines opérationnelles en 2025 et souhaite les louer aux pays en voie de développement, là où le recyclage des déchets plastiques est encore trop peu développé.

Illustration bannière : Une start-up transforme le plastique en carburant – © Teerasak Ladnongkhun
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

1 commentaire Donnez votre avis
  1. je m’intéresse aussi sur cette façon de faire les choses,n’y a t il pas moyen que vous puissiez former vos relais dans le continent africain particulièrement en RDC.bonne et franche collaboration.

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