Plus tard dans la vie, on peut encore agir ?
Des études contradictoire sur l’effet des produits laitiers sur l’ostéoporose
Si on peut agir même avant la naissance pour augmenter son capital osseux, qu’en est-il en tant qu’adulte ?
Faut-il en boire tous les jours ?
Le Pr Jean-Yves Reginster n’hésite pas à dire que les études sont contradictoires. Et les études épidémiologiques (seulement des observations) montrent elles aussi que rien n’est simple. Certaines études arrivent même à des résultat contradictoires :
- Une étude montre qu’une consommation importante de lait (au-delà de 600 ml par jour) augmente le taux de fractures. Mais cette étude indique en même temps qu’une consommation de yaourts et de fromages (donc des produits laitiers fermentés) diminue le risque de fractures.
- Une étude française(4) montre qu’un modèle alimentaire du « Sud-Ouest » (avec des viandes, de la charcuterie et des produits laitiers…) augmente les risques de fractures, tandis que le modèle alimentaire « méditerranéen » (à base de fruits et légumes frais et secs, de céréales, de poissons) les diminuent.
- Une autre étude(5) montre que les végétaliens ont des risques de fracture plus élevés que les végétariens et que les omnivores.
Mais un consensus malgré tout sur les bienfaits des produits laitiers pour la masse osseuse
Ces résultats concordent plus pour mettre en valeur les bienfaits d’une alimentation plus variée… En parallèle, les études d’intervention (celles où l’on va donner des produits laitiers à consommer, versus un groupe témoin qui n’en consomme pas), sont moins contradictoires, « même si les essais d’intervention de longue durée sont irréalistes avec aliments », souligne le scientifique français.
Au sujet des études d’intervention, les professeur Jean-Yves Reginster cite une étude de 2013(2) qui montre que les produits laitiers permettent de gagner en densité minérale osseuse. Le professeur Reginster nous expliquer que cela se mesure à l’aide des des marqueurs sanguins de résorption du calcium, qui sont corrélés au retrait du calcium des os.
Une autre étude (3) montre une baisse des fractures avec une supplémentation en calcium de 1200 mg par jour. Les effets de la supplémentation en calcium sont plus marqués quand de la vitamine D y est associée.
Résultat des courses : « Il y a une concordance des études qui montrent que les produits laitiers, avec leur calcium et un apport en vitamine D augmentent la densité osseuse », conclue le Président de l’ESCEO.
Donc oui, il est possible d’agir encore pour préserver son capital osseux à l’âge adulte, voire en tant que sénior. Les produits laitiers ont montré leur efficacité. Mais les apports en calcium et en vitamine D aussi !
Les 2 grandes recommandations pour préserver sa masse osseuse après 20 ans :
1- de l’exercice physique !
2- des apports quotidiens en calcium, et régulier en vitamine D.
L’avis de la diététicienne
Les produits laitiers sont effectivement les aliments naturellement les plus riches en calcium. Ils apportent aussi de nombreux autres nutriments (vitamines, protéines, minéraux) qui en font des aliments nutritivement très intéressants. Et soulignons aussi que, dans le cas des yaourts, ces aliments ne sont pas très chers !
Mais on peut aussi essayer d’avoir d’autres sources de calcium, avec d’autres aliments.
Quant à la vitamine D, elle est effectivement indispensable, pour tous, surtout sous nos latitudes. On peut en prendre au quotidien grâce à des aliments riches en vitamine D, comme les poissons gras, les huiles végétales et autres, ou en supplémentation. La vitamine D a d’ailleurs bien d’autres effets bénéfiques pour la santé. Tout comme l’activité physique d’ailleurs, qui est en train de devenir une prescription médicale !
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Références :
- Cadogan J et al, BMJ, 1997. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Ma DF et al e-SPEN journal, 2013. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Tang BM et al. Lancet, 2007. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Etude Three Cities, Bordeaux, Dijon, Montpellier, 2006 (Cliquez sur cette source pour remonter)
- EPIC Oxford, 2010 (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Cadogan J et al, BMJ, 1997. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Cadogan J et al, BMJ, 1997. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- Cadogan J et al, BMJ, 1997. (Cliquez sur cette source pour remonter)