Prix de la France moche 2022 : voici les communes lauréates

L’association « Paysages de France » vient de dévoiler les gagnants de son « Prix de la France moche » 2022, une distinction imaginée pour inciter les communes à limiter la pollution publicitaire des paysages urbains.

Rédigé par Anton Kunin, le 15 Nov 2022, à 13 h 00 min
Prix de la France moche 2022 : voici les communes lauréates
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Le paysage urbain reste très dégradé dans de nombreux coins de France, déplore l’association.

Prix de la France moche : quatre communes « distinguées » en 2022

Comme chaque année en novembre, l’association « Paysages de France » remet son « Prix de la France moche ». Il ne s’agit pas d’un palmarès mais d’une sélection de quatre communes seulement, chacune des photos illustrant à sa façon la pollution visuelle engendrée par les panneaux et écrans publicitaires. En 2022, l’association a attribué son Prix de la « campagne » publicitaire à l’avenue des Loisirs, dans la commune de Moussac (Gard). Sur la photo, on voit un virage bordé d’un mur en pierre, sur lequel sont apposés une dizaine de grands panneaux et affiches publicitaires, couvrant la quasi-totalité du mur.

Le Prix de la triste banalité a été décerné à la Zone commerciale d’Aubière (Puy-de-Dôme), où de grands panneaux portant les noms des enseignes pullulent le long d’une route. À Villard-de-Lans (Isère), c’est un panneau d’information municipale qui a attiré l’attention de l’association pour son Prix de la « mise en lumière » du paysage : il est situé devant une maison et cache une vue qui, sinon, aurait été imprenable sur la montagne. Enfin, l’île de la Réunion dispose d’un prix dédié, le Prix de l’agression du paysage « en Réunion » : cette année, c’est la Chaussée Royale à Saint-Paul qui est distinguée pour ces quatre immenses panneaux publicitaires placés côte à côte.

Pour « Paysages de France », les maires ont tous les pouvoirs pour résister à la « pollution publicitaire »

« Paysages de France » affirme néanmoins qu’il ne s’agit en aucun cas pour l’association de stigmatiser telle ou telle commune, mais bien de mettre en évidence des atteintes à des paysages urbains. L’association rappelle aux maires qu’ils ont le pouvoir de résister à la multiplication de panneaux et écrans publicitaires en instaurant ou modifiant un règlement local de publicité, en demandant aux préfets d’intervenir pour des publicités en infraction ou en choisissant simplement de ne pas céder à la « modernité » d’un panneau numérique.

Avenue des Loisirs, Moussac (Gard)

Plus généralement, dans le cadre de son combat contre la « pollution publicitaire » des paysages urbains, l’association dénonce la « doctrine » consistant à considérer que l’on peut polluer davantage les lieux déjà dégradés ou considérés comme de faible intérêt paysager ou patrimonial (axes commerciaux, zones commerciales et abords de ces dernières). Cette doctrine s’inscrit dans une approche très traditionnelle – pour ne pas dire archaïque – de la gestion du territoire, telle qu’elle prévaut depuis le XIXe siècle. Elle continue pourtant à être véhiculée, sans la moindre remise en question, par la plupart des bureaux d’études et autres cabinets de conseil missionnés à grands frais par les collectivités, déplore-t-elle. L’association fait par ailleurs remarquer que dans les pays les plus prospères (pays nordiques, Suisse, Pays-Bas), la publicité extérieure est quasiment absente. Sa présence envahissante est, selon l’association, signe d’échec.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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