La pollution de l’air coûte 10 % de son PIB à la Chine

Alors que la Chine vient de ratifier l’accord mondial sur le climat conclu à l’issue de la COP21, les manifestations contre la pollution de l’air continuent de se multiplier. On recense plus de 500 par jour dans l’ensemble du pays.

Rédigé par Charlie Trisse, le 9 Sep 2016, à 17 h 00 min
La pollution de l’air coûte 10 % de son PIB à la Chine
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La situation de la République populaire de Chine en matière de pollution est critique : l’impact de la pollution de l’air pour l’État chinois est estimée à près de 10 % du PIB, sans compter les nombreux effets sur la santé des populations, de plus en plus conscientes de ce danger. Depuis quelques années, on constate une recrudescence des manifestations dans un pays pourtant autoritaire.

La pollution de l’air : vers une prise de conscience de la société civile

Entre 2000 et 2013, les manifestations de lutte contre la pollution ont représenté plus de la moitié des manifestations totales de plus de 10.000 personnes. Par an, on estime entre 75.000 selon l’État et 180.000 selon un chercheur indépendant, le nombre de manifestations environnementales d’au moins une centaine de personnes.

Vers une multiplication des projets polluants contestés par les habitants

Il faut dire que les projets polluants pullulent dans le pays. Rien que pour l’année 2015, le gouvernement chinois a approuvé la construction de 150 nouvelles centrales à charbon, dans un pays où la consommation de charbon a doublé entre 2004 et 2014.

Le smog de Shanghai

Mais les centrales à charbon ne sont pas la principale source de mécontentement de la population, les incinérateurs de déchets font également partie des sujets de discorde entre les gouvernements locaux et les populations. À Zhaoqing, à une soixantaine de kilomètres de Canton, plusieurs milliers de personnes ont réclamé l’abandon d’un projet d’incinérateur de déchets. Au Hubei, dans la ville de Qianjiang, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont protesté quatre jours consécutifs contre un projet d’usine de pesticides jusqu’à ce que le maire de la ville annonce sa suspension.

À une quarantaine de kilomètres de là, à Xiantao, les habitants ont défilé contre un projet d’incinérateurs d’ordures. Dans le Huan, la province voisine au sud, un autre projet d’incinérateur en construction a provoqué la mobilisation des habitants. Enfin, alors que 80 % de l’eau des nappes phréatiques n’est pas potable, le gouvernement avait pourtant autorisé l’implantation d’usines hautement polluantes, provoquant la colère des populations. Un incinérateur devait être construit tout près de la rivière Xi, alors qu’elle est l’unique source d’eau potable de la ville. Finalement, le gouvernement local a suspendu le projet, mais les habitants restent sur leur garde suite à cette annonce.

Lire page suivante : la réticence des autorités à réguler la pollution

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Titulaire d'un master 2 en "Journalisme et communication à l'international" de Sciences Po Aix et disposant d'un bachelor en "Relations Internationales" de...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Bonjour
    Merci pour cette info claire et documentée, qui ne fait malheureusement que confirmer ce qui se dit depuis des années et que les gouvernements européens et bien d’autres évitent régulièrement d’aborder pour ne pas fâcher le client.
    Une parole européenne unie serait la seule solution, mais ce n’est pas pour demain.

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