Plaques d’immatriculation roses : pourquoi l’État change les règles en 2026 ?
À partir du 1er janvier 2026, pour une catégorie précise de véhicules, les plaques d’immatriculation changent de couleur pour devenir roses. Cela, afin de lutter plus efficacement contre la fraude.

Derrière cette décision discrète en apparence, l’administration française cible un angle sensible de l’immatriculation, notamment lié à l’importation, aux usages temporaires et aux abus autour de la carte grise provisoire.
Une couleur distinctive et très visible pour les immatriculations provisoires
À partir de 2026, toutes les plaques d’immatriculation sur les routes françaises ne seront plus blanches. La grande nouveauté de la nouvelle année – les plaques d’immatriculation roses – concerneront exclusivement les immatriculations provisoires, utilisées lorsqu’un véhicule circule avant l’établissement définitif de la carte grise. Toutefois, jusqu’à présent, ces plaques temporaires présentaient exactement le même visuel que les plaques classiques, ce qui rendait leur contrôle complexe sur le bord de la route. Ainsi, les forces de l’ordre ne pouvaient pas distinguer immédiatement un véhicule en situation provisoire d’une immatriculation définitive, ce qui facilitait certains détournements. Désormais, avec un fond rose distinctif, l’immatriculation devient immédiatement identifiable, tout comme le statut administratif du véhicule.
Dans le même temps, un élément inédit vient renforcer cette traçabilité, puisque la date de validité du certificat provisoire sera directement visible sur la plaque. Cette évolution répond à un problème précis observé ces dernières années : des véhicules continuaient parfois à circuler avec une immatriculation provisoire pourtant expirée, sans être détectables lors d’un simple contrôle visuel. La présence visible de la date limite met donc fin à cette zone grise.
Des plaques d’immatriculations roses concerneront deux types de situation uniquement
Chaque année, plus de 400.000 plaques provisoires sont délivrées en France. Cette volumétrie explique pourquoi l’administration a engagé une réforme visuelle aussi simple qu’efficace. En effet, auparavant, la réutilisation régulière des numéros d’immatriculation WW, tous les quatorze mois en moyenne, créait parfois des situations de « doublette ». Un même numéro pouvait être attribué à deux véhicules distincts à des périodes différentes, générant des erreurs de verbalisation, voire des convocations judiciaires injustifiées.
Les plaques d’immatriculation roses s’appliqueront exclusivement à deux grandes catégories d’immatriculation temporaire. D’une part, la série WW concerne les particuliers qui ne peuvent pas encore obtenir leur carte grise définitive. Ce cas de figure se rencontre très fréquemment lors de l’importation de véhicules achetés à l’étranger, mais aussi lors de certains achats de véhicules neufs dont la procédure administrative n’est pas encore finalisée. La plaque WW permet ainsi de circuler légalement en attendant que la carte grise soit définitivement éditée.
D’autre part, la série « W garage » est exclusivement réservée aux professionnels de l’automobile. Garagistes, concessionnaires, importateurs et réparateurs utilisent ces plaques pour déplacer les véhicules en attente de vente, procéder à des essais routiers, effectuer des diagnostics ou organiser des livraisons. Ce cadre est strictement encadré par le Code de la route et impose la présence du certificat original dans le véhicule. Là encore, le passage au rose permet une identification immédiate du caractère professionnel et temporaire du véhicule. Cette distinction est d’autant plus stratégique que l’importation de véhicules en France représente un flux constant. Selon les spécialistes du secteur, la majorité des demandes de plaques WW concerne aujourd’hui des véhicules importés, souvent achetés en Allemagne, en Belgique ou en Espagne.
La nouvelle couleur est censée limiter les possibilités de fraude
Cette réforme des plaques d’immatriculation s’inscrit dans une politique plus large de lutte contre la fraude aux immatriculations temporaires. Les services de l’État avaient en effet identifié plusieurs dérives, notamment l’usage prolongé de plaques provisoires, la revente déguisée de véhicules sous couvert d’immatriculation temporaire ou encore certaines fraudes à l’importation. Si le phénomène reste officiellement qualifié de marginal, il est néanmoins en hausse continue depuis plusieurs années. L’administration a donc choisi d’agir non pas par des contrôles massifs supplémentaires, mais en modifiant l’outil lui-même. En rendant les plaques roses visibles de loin, les forces de l’ordre peuvent immédiatement cibler les contrôles et vérifier la validité de la carte grise provisoire sans ambiguïté.
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