L’ONU acte la fin du pétrole face à la montée des énergies renouvelables

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, a sonné le glas, le 22 juillet, de ce qu’il nomme lui-même « la fin de course des combustibles fossiles ». Une déclaration appuyée par des données irréfutables.

Rédigé par , le 2 Aug 2025, à 9 h 00 min
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Selon le dernier rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), 91 % des nouvelles capacités renouvelables mises en service en 2024 produisent de l’électricité à un coût inférieur à celui des énergies fossiles les moins chères. Le pétrole, jadis symbole de puissance, se retrouve aujourd’hui en porte-à-faux économique.

Le pétrole devancé sur le terrain du coût : une bascule historique

Depuis des décennies, les industriels du pétrole tenaient les rênes de l’économie énergétique. Mais en 2024, la situation s’inverse. Le rapport « Renewable Power Generation Costs in 2024 », publié par l’IRENA en juillet 2025, est sans appel, produire de l’électricité via le solaire ou l’éolien coûte désormais moins cher que par le biais du pétrole, du gaz ou du charbon.

Le solaire photovoltaïque enregistre une performance spectaculaire. Ses projets coûtent en moyenne 41 % de moins que la solution fossile la plus compétitive du marché. L’éolien terrestre va encore plus loin. Ses coûts ont été divisés par deux par rapport aux filières traditionnelles. António Guterres l’assène avec une ironie assumée dans The Guardian : « Il n’y a pas de flambée des prix pour la lumière du soleil, pas d’embargo sur le vent ». L’énergie renouvelable ne se contente plus d’être une alternative verte, elle devient le choix rationnel, rentable, industriellement viable.

Des investissements massifs : le renouvelable attire les capitaux

Derrière cette bascule, un flux financier colossal. En 2024, le monde a injecté 2 000 milliards de dollars dans les infrastructures renouvelables, selon l’IRENA. C’est 800 milliards de plus que ce qui a été alloué aux filières fossiles. Un écart inédit, qui entérine une réalité, les marchés parient désormais sur le renouvelable.

Trois dynamiques majeures expliquent cette accélération :

  • La montée en puissance industrielle de la Chine, qui a tiré vers le bas les coûts de production bas carbone.
  • L’adoption technologique généralisée, avec une demande en énergie propre soutenue par le développement du numérique.
  • Des taux d’intérêt encore favorables aux investissements longs dans les infrastructures vertes.

L’explosion de la demande électrique, le revers de la médaille

Mais la transition n’est pas sans contrepartie. L’essor des centres de données, la généralisation des services cloud et l’intelligence artificielle transforment le système électrique mondial. Chaque requête, chaque calcul algorithmique, chaque interaction numérique génère un besoin énergétique croissant. Selon l’article publié par Clubic le 25 juillet 2025, cette nouvelle donne pourrait compromettre les objectifs climatiques mondiaux, si les infrastructures de production et les réseaux ne s’adaptent pas. Aujourd’hui, seulement 60 centimes sont investis dans les réseaux pour chaque euro consacré à la production. Un déséquilibre inquiétant.

Face à l’urgence, António Guterres interpelle directement les géants de la Tech. Son message vise Google, Amazon, Microsoft : ces colosses doivent impérativement garantir une électricité 100 % bas carbone d’ici 2030. Ce n’est pas un conseil, c’est une exigence.

 



Rédactrice dans la finance, l'économie depuis 2010 et l'environnement. Après un Master en Journalisme, Stéphanie écrit pour plusieurs sites dont Economie...

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