Loi sur la transition énergétique… encore un effort !

Rédigé par Camille Peschet, le 19 May 2015, à 18 h 18 min
Loi sur la transition énergétique… encore un effort !
Précédent
Suivant

Les énergies renouvelables : l’indécision demeure

Sur le plan de la production d’électricité renouvelable, l’incertitude majeure réside dans l’absence de choix clair et définitif concernant le nucléaire. En effet, l’Assemblée Nationale en première lecture avait voté la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité en 2025 à 50 %, mais cet amendement a été supprimé par le Sénat. Or, la décision de réduire ou non la part du nucléaire déterminera fortement la capacité pour l’État à être en capacité de débloquer des fonds pour le développement des énergies renouvelables.

Plusieurs autres propositions maintiennent doute et flou sur la capacité de développer les énergies renouvelables à la vitesse souhaitée. C’est tout particulièrement le cas avec l’éolien : la distance entre les habitations et le mat doit être au minimum de 500 mètre mais peut être augmentée par arrêté préfectoral. Enfin, la possibilité pour les zones non interconnectées de choisir un autre prestataire qu’EDF a été supprimée, réduisant ainsi fortement la capacité pour les îles et les DOM-TOM français d’être alimentés par 100 % d’énergies renouvelables.

En revanche, dans un contexte où le monopole que possédait EDF pour le rachat de l’électricité renouvelable était un frein au développement, la proposition de pouvoir agréer des organismes autres qu’EDF qui pourront acheter l´électricité d´origine renouvelable est une avancée importante pour favoriser l’arrivée de nouveaux acteurs financiers.

Un dernier point positif mais à surveiller dans le domaine des énergies renouvelables concerne la méthanisation. Les installations de méthanisation pourront être alimentées par des cultures vivrières ou des végétaux spécialement cultivés à hauteur de 25 %.  Ce sera une bonne chose, si l’État se done les moyens de contenir la spéculation qui pourrait en résulter sur la production agricole pour alimenter les installations de méthanisation au détriment des productions alimentaires.

Eolien

Enfin l’avènement des énergies renouvelables ? – http://www.shutterstock.com/fr/pic-161515241/stock-photo-eco-power-wind-turbines-at-sunset.html

Le transport, le grand oublié

Alors que le transport représente le deuxième poste de notre consommation d’énergie fossile après les bâtiments, les mesures prises pour réduire les émissions dues à ce secteur sont faibles au regard des enjeux. Le projet de loi s´est essentiellement centré sur la notion de véhicule propre sans faire de propositions pour réduire la part des transports individuels et favoriser les transports en commun et la mobilité douce, exceptée l’obligation pour les entreprises de plus de 100 employés de réaliser un plan de déplacement. Et en maintenant le recours aux agro-carburants dont le bilan en termes d’émissions de gaz à effet de serre dans les pays producteurs est négatif.

Dans les transports de marchandises, là encore aucune proposition n’est faite pour favoriser l’intermodalité – l’utilisation des différents modes de transports et l’étude de leurs jonctions – et tout particulièrement le transport par trains ou bateaux.

Les importations de carburants fossiles coûtent chaque année 70 milliards d’euros à la France, l’équivalent, ce n’est pas un hasard, de son déficit commercial. Encore un effort : la France peut, en deuxième lecture, sortir du gué… du bon côté de l’Histoire.

Une loi au milieu du gué

Si la proposition de loi sur la transition énergétique comporte donc des avancés notables dans les domaines de la gouvernance, de l’efficacité énergétique ou encore des énergies renouvelables, elle comporte encore des incertitudes fortes sur la capacité de développer les énergies renouvelables, de promouvoir de nouveaux modèles de déplacement et d’aménagement des villes et zones périurbaines.

Or, une transition énergétique ambitieuse, par les économies en énergies fossiles qu’elle peut permettre, est un levier de croissance et de dynamisme économique certain. Les importations de carburants fossiles coûtent chaque année 70 milliards d’euros à la France, l’équivalent de son déficit commercial. Encore un effort : la France peut, en deuxième lecture, sortir du gué… du bon côté de l’Histoire.

illustration en bannière : © Shutterstock – Power plant using renewable solar energy with sun

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Portée par un cadre familial m'ayant sensibilisée à une consommation responsable et en faveur d'une production énergétique renouvelable, je me suis...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Cet article est rédigé par une militante écologique. Il devrait y avoir une avertissement aux lecteurs en tête d’article pour le signaler.
    Il est donc de parti pris et n’est pas objectif.
    Il est ouvertement anti-nucléaire, seul moyen d’obtenir une grande puissance électrique sans polluer l’atmosphère.
    Quand aux éoliennes, c’est une véritable pollution visuelle et sonore, on peut s’étonner que des écologistes qui s’indignaient de voir dans le paysage une ligne à haute tension les préconisent aujourd’hui.
    En outre, elles ne fonctionnent que 20% du temps, elles sont alors relayées par des centrales à gaz ou à charbon, c’est ça l’écologie ?????
    Et comment alimenter les usines, les trains, les chauffages, les foyers, l’éclairage public par des nuits sans vent ?????
    (Une personne sans attache avec Areva ou EDF)

Moi aussi je donne mon avis