Un trou à 4,5km de profondeur… L’Islande, qui pourrait ne pas atteindre les objectifs fixés par la COP21, décide plus que jamais d’utiliser ses volcans pour produire de l’énergie propre avec un nouveau projet de géothermie exceptionnel.
L’Islande figure parmi les pays les plus actifs de la planète sur le plan géologique. C’était également le seul au monde à utiliser une énergie électrique 100 % renouvelable, provenant à 25 % de la géothermie et le reste des barrages hydroélectriques. Malgré une conversion à l’énergie verte, l’île a encore des efforts à fournir pour remplir les objectifs internationaux en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Thor : un puits expérimental parmi les plus chauds de la planète
Le puits expérimental Thor, symbolisant l’excellence de l’Islande dans la géothermie, affiche pourtant des performances mitigées en matière d’environnement. Les entreprises et scientifiques se donnent deux ans pour évaluer la faisabilité technique et économique de ce puits, qui figure parmi les plus hauts et les plus profonds du monde.
« Nous pourrions obtenir cinq à dix fois plus d’énergie qu’avec un puits conventionnel », explique Albert Albertsson pour l’électricien islandais HS Orka et le consortium Iceland Deep Drilling Project. Pour fournir en électricité et en eau chaude une ville comme Reykjavik, Albert Albertsson précise que 30 à 35 puits seraient nécessaires et le coût serait également bien moindre.
Des industries lourdes énergivores qui nuisent aux performances énergétiques de l’Islande
Le tourisme et les industries lourdes comme l’aluminium et le silicium présentes en Islande pourraient nuire à l’atteinte des objectifs fixés par la COP21, signés à Paris. « Si nous ne faisons rien, si nous ne prenons pas des mesures énergiques, nous n’atteindrons pas les objectifs de Paris, mais l’inaction n’est pas notre ambition », affirme Martin Norman, spécialiste de financement durable chez Greenpeace.
Ainsi, si l’Islande se vante d’être à la pointe de la technologie, un rapport publié en février 2017 par l’Institut des études économiques de l’Université d’Islande démontre que le pays ne sera pas en mesure de respecter les accords de la COP21. Si rien n’est fait, les émissions de gaz à effet de serre pourraient grimper de 53 % à 99 % en 2030 par rapport à 1990, au lieu de diminuer de 40 %.