La Bretagne est une région où sont produits de nombreux biscuits et où le beurre est une tradition : on en produit, on en vend, on en consomme et on en exporte, notamment grâce à la forte production de lait qui marque le secteur agricole de l’ouest de la France. Mais, selon France 3, une pénurie de beurre serait en train de frapper la Bretagne et les industriels du secteur des biscuits qui commencent à s’inquiéter.
La tradition des biscuits bretons au beurre est-elle, elle aussi, en voie d’extinction ? Selon France 3, une pénurie de beurre serait en train de frapper la Bretagne et les industriels du secteur des biscuits commencent à s’inquiéter.
Le lait, utilisé pour le beurre, exporté en Chine ?
Selon les enquêtes de France 3 Bretagne(1) et Ouest-France(2), publiées lundi 16 janvier 2017, la Bretagne rencontre quelques problèmes avec le beurre qui est pourtant une partie intégrante de sa tradition culinaire. En cause, selon les industriels du secteur, la spéculation sur cette matière première mais également la Chine qui semble accaparer la production de lait de la région, produisant ainsi une distorsion entre l’offre et la demande.
Le patron de la biscuiterie bretonne Joubard, Yves Guillateau, a confié à Ouest-France que le prix du beurre a explosé en 2016 : +60 %. Basée dans le Morbihan, cette biscuiterie a donc du mal à produire sans voir les coûts de production exploser également. La faute ? À l’usine de production de lait en poudre de l’entreprise chinoise de Synutra, la plus grande du monde, qui a ouvert ses portes à Carhaix en avril 2016 et qui produit près de 120.000 tonnes de poudre de lait pour nourrissons à destination du marché chinois.
La Chine est friande de lait et beurre français
Outre la production de lait en poudre, il semblerait que la Chine soit également friande de lait et de beurre français dont les exportations ont explosé en 2016. Les Chinois s’intéressent donc à tous les produits laitiers : le lait, le beurre mais également la crème nécessaire pour produire le beurre. Or, comme l’explique Yves Guillateau, le beurre représente 25 % de la matière première utilisée par son entreprise.
Le marché chinois vient troubler l’offre et la demande et d’autres paramètres viennent s’ajouter au problème : le stockage pour spéculer sur la valeur du beurre ainsi qu’une moindre production des vaches à lait en raison des fortes chaleurs de 2016 réduisent également l’offre sur le marché et font augmenter les prix du beurre. Le kouign amann ou les palets à l’huile d’olive seraient-ils pour bientôt ?
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