Le parc national des Calanques demande d’arrêter d’empiler des pierres

La fabrication d’un cairn peut paraître sans conséquence sur la faune et la flore, mais dans les faits, c’est une véritable menace pour la biodiversité.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 12 Aug 2022, à 10 h 03 min
Le parc national des Calanques demande d’arrêter d’empiler des pierres
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On en trouve partout, et tout particulièrement sur les sentiers de montagne : les cairns, également connus sous le nom de montjoie. Il s’agit tout simplement de pierres empilées, souvent par les randonneurs eux-mêmes, et devenues encore plus populaires avec les réseaux sociaux, car ils sont très esthétiques. Mais s’ils sont en apparence inoffensifs, ils ont un impact néfaste sur la faune et la flore.

Empiler les pierres n’a rien d’anodin

Faire un cairn, pour les randonneurs, a toujours été une habitude : qui n’a jamais essayé d’empiler, les uns sur les autres des galets et autres bouts de rocaille durant une sortie à la montagne ou à la plage ? Et rassurez-vous, empiler deux ou trois pierres ne va pas affecter les espèces naturelles. Mais le parc des Calanques, à Marseille, a tenu à alerter sur une tendance dangereuse : des cairns de plus en plus grands.

 Sur les réseaux sociaux, le parc national des Calanques alerte à propos des cairns qui sont « une réelle menace pour la biodiversité sans que leurs auteurs en aient toujours conscience ». Et ce n’est pas tout : dans le parc, ils sont interdits, rappelle la direction, ce qui n’empêche en rien touristes et locaux de continuer d’en fabriquer.

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Pourquoi il ne faut pas faire de cairns ?

Si le parc des Calanques a dû communiquer sur le sujet, c’est que les cairns deviennent de plus en plus grands, ne ressemblant d’ailleurs même plus à une tentative de trouver un équilibre entre deux pierres, mais simplement à des « amas de pierres géants qui engendrent plusieurs impacts néfastes sur le milieu naturel ».

La mode des « cairns », stars d’Instagram, est néfaste pour l’environnement-  © Neil Lockhart

« En prélevant des pierres dans un éboulis, on impacte une végétation spécialisée comme la très rare Sabline de Provence, espèce protégée et endémique de la Provence calcaire », souligne le parc. Et c’est loin d’être la seule espèce touchée : le cloporte, la tarente de Maurétanie, le scorpion à pattes jaunes… de nombreux animaux et végétaux voient leur milieu de vie naturel être chamboulé par les randonneurs peu soucieux.

Illustration bannière – Stop aux cairns géants dans les Calanques ! © Parc national des Calanques
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Absolument d’accord pour ces pseudo-cairns, inutiles à l’ère des sentiers balisés, et qui je crois autrefois avaient pour rôle de remettre le voyageur perdu sur le bon chemin, ou du moins un chemin fréquenté.
    J’aimerais aussi insister sur une autre mauvaise habitude des randonneurs, et surtout des raiders, coureurs et autres trailers, celle de couper systématiquement les virages dans les sentiers pentus, pour aller plus vite.

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