Grippe aviaire : 600.000 canards abattus – quelle leçon en tirer ?

L’année 2021 débute de manière glauque, notamment avec l’annonce que des centaines de milliers d’oiseaux vont être tués à cause de la grippe aviaire. La maladie, déjà présente chez certains de nos voisins européens, est apparue sur le territoire français à la mi-novembre, et se propage à une vitesse alarmante depuis, avec près de 130 foyers recensés aujourd’hui en France.

Rédigé par Anissa Putois, le 14 Jan 2021, à 8 h 00 min
Grippe aviaire : 600.000 canards abattus – quelle leçon en tirer ?
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Depuis son apparition, 600.000 canards ont été abattus et le massacre se poursuit – événement qui rappelle un autre abattage massif qui a fait les unes des journaux tout récemment, celui des visons élevés pour leur fourrure, abattus par millions au Danemark après l’apparition de cas de Covid 19 dans ces élevages dans le pays, mais aussi aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne, en Grèce, en Suède, en Lituanie, au Canada, aux États-Unis et chez nous en France.

L’exploitation animale – un fléau dangereux

Depuis mars 2020, le monde entier est quasiment à l’arrêt à cause d’un virus zoonotique, provenant d’animaux exploités pour des intérêts humains. Presqu’un an plus tard, nous continuons d’en subir les conséquences désastreuses, néanmoins la grande majorité d’entre nous continue également de soutenir, par nos choix alimentaires, l’exploitation animale.
Cela alors que les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis avertissent qu’environ 75 % des maladies infectieuses récemment apparues chez l’être humain sont des zoonoses, c’est-à-dire, qu’ils proviennent d’animaux.

En plus de la Covid-19, le SRAS, la maladie de Creutzfeldt-Jakob (dite maladie de la vache folle), la peste porcine et la grippe aviaire – et la grippe espagnole de 1918 dont l’origine aviaire est fortement suspectée et qui a infecté un tiers de la population mondiale et a causé la mort de 50 millions de personnes à minima – nous prouvent le danger lié à l’exploitation animale.
En effet, le fait de confiner des centaines voire des milliers d’animaux dans des conditions stressantes et insalubres favorise la propagation d’infections par le biais des urines, des excréments, du pus et du sang.

Des millions d’animaux abattus à travers le monde pour endiguer diverses épidémies © Irina Gor

La grippe aviaire (due au virus H5N8 hautement pathogène) qui se propage actuellement est le dernier épisode en date qui devrait nous faire réagir et transformer nos habitudes. Qui plus est, c’est la deuxième fois en quatre ans qu’une épizootie d’influenza aviaire est hors de contrôle en France. Nous avons été prévenus à maintes reprises.

Lire aussi : Grippe aviaire : le confinement de volailles décrété dans 45 départements

Un massacre d’individus sensibles

Face au risque, le ministère de l’Agriculture souhaite accélérer la cadence des abattages, pour passer de 80.000 palmipèdes par jour à 160.000.
Derrière ces chiffres astronomiques, ce sont des milliers d’êtres auxquels on ôte la vie et dont les corps sont jetés ou détruits, comme s’il ne s’agissait que de simples déchets.

Chaque animal est un individu, qui a une personnalité distincte, une famille, des congénères favoris, des activités de prédilection, qui ressent des émotions et tient à sa vie comme nous tenons à la nôtre.

Aux personnes contrariées par cet abattage massif, rappelons que ces canards étaient déjà voués à être tués violemment après avoir subi d’immenses souffrances, la plupart pour le produit cruel qu’est le foie gras – dont la production implique un gavage violent et terrifiant subit par des oiseaux que l’on sait doux et sensibles. En effet, le Sud-Ouest, où est produit le foie gras, est principalement touché par la grippe aviaire.

Les animaux, et même les canards, ressentent des émotions et tiennent à sa vie comme nous tenons à la nôtre © Bildagentur Zoonar GmbH

La cruelle pratique du gavage sur laquelle repose cette filière, actuellement en crise, a été condamnée par l’Union européenne par le biais d’une directive datant de 1998 sur la protection des animaux dans les élevages.

Quelle leçon vitale peut-on tirer de ces événements ?

Combien de pandémies et d’épidémies dévastatrices va-t-il nous falloir pour que nous arrêtions d’élever, de maltraiter et de tuer des êtres sensibles par milliards ? Il est passé l’heure de comprendre qu’en plus d’être immorale, l’exploitation animale pose un grave danger à la santé publique et qu’une transition globale vers une alimentation végétale doit être entamée de toute urgence.

A moins de modifier nos habitudes de consommation en cette année 2021, ces foyers épidémiques et abattages massifs continueront de faire partie de notre quotidien. Chacun de nous peut contribuer à diminuer ce risque en cessant de soutenir l’élevage et l’abattage d’animaux et en privilégiant des repas végans.

Illustration bannière : Élever des animaux de manière intensive nous met en danger © McGraw
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3 commentaires Donnez votre avis
  1. Pour ces pauvres bêtes, c’est finalement une libération.
    Au moins, elles ne souffriront plus dans leurs camps de concentration !!!

  2. Tant qu’ils ne voudront pas entendre que ces gigantesques élevages en batteries amènent forcément des maladies, ils n’auront pas fait de pas en avant !
    Et pourtant, les exemples ne manquent pas: vaches, cochons, poulets, lapins, saumons et j’en passe…!!!
    Mais non ! On continue, et on nous fait avaler de la viande de la pire qualité qui soit, sans oublier tous les toxiques qu’on leur a fait ingurgiter pour qu’ils soient « présentables » !
    BEURK………………!!!!!

    • …j’ai oublié les huitres ! Renseignez-vous bien sur ce que vous mangez……

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