Publicités mensongères, faux labels, allégations… le greenwashing est omniprésent en France

Le greenwashing, considéré comme une pratique commerciale trompeuse, relève désormais d’un arsenal juridique plus robuste.

Rédigé par , le 6 Oct 2025, à 11 h 02 min
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Le 1ᵉʳ octobre 2025, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a dévoilé les résultats détaillés de deux années d’enquêtes consacrées au greenwashing. Les manquements observés, souvent massifs, confirment l’ampleur d’un phénomène qui mine la confiance des consommateurs et justifie un renforcement des contrôles à l’échelle nationale.

Greenwashing : un bilan alarmant confirmé par la DGCCRF

Les chiffres révélés par la DGCCRF dressent un constat sans appel : en 2023 et 2024, plus de 3.000 établissements ont été contrôlés à travers la France dans le cadre de la lutte contre le greenwashing, selon le communiqué officiel du ministère de l’Économie. Ces enquêtes ont mis au jour de nombreux abus, notamment l’usage de termes vagues ou fallacieux pour vanter des engagements prétendument durables.

Parmi les entreprises vérifiées, 15 % ont présenté des manquements graves, souvent liés à des publicités trompeuses ou à des labels autoproclamés. Ces pratiques, qualifiées de « comportements frauduleux » par l’administration, ont conduit à plus de 430 injonctions de mise en conformité et plus de 70 sanctions administratives ou pénales, précise la DGCCRF. Par ailleurs, 500 avertissements ont été adressés à des professionnels dont les manquements, bien que moins sévères, nécessitaient une correction rapide. Selon la DGCCRF, « les professionnels ont, dans leur grande majorité, procédé à une remise en conformité volontaire en modifiant ou supprimant les allégations trompeuses ».

Les exemples recensés témoignent de la diversité des tromperies : entreprises affirmant proposer des « livraisons éco-responsables », fabricants de matériaux vantant des produits « verts » sans fondement scientifique, ou encore détaillants qualifiant de « upcyclés » des vêtements neufs.

Vers des contrôles renforcés face à l’écoblanchiment

La France intensifie désormais sa lutte contre le greenwashing à travers un dispositif renforcé. D’après le communiqué officiel, la DGCCRF a signé en 2025 un protocole de coopération avec l’ADEME afin d’améliorer la vérification des arguments écologiques et de développer des outils d’évaluation plus fins. Sarah Lacoche, directrice générale de la DGCCRF, souligne que « cette collaboration doit nous aider à mieux définir les besoins de contrôle ».

Cette démarche s’inscrit dans une dynamique européenne : la directive (UE) 2024/825, adoptée au printemps, imposera à partir de 2026 une vérification par un tiers indépendant pour toute allégation environnementale. Cette exigence vise à faire disparaître les labels autoproclamés et à garantir la fiabilité des promesses écologiques formulées par les entreprises.

Les contrôles s’appuieront sur de nouveaux partenariats : l’ADEME accompagnera les enquêteurs dans l’analyse technique des produits, tandis qu’une collaboration avec l’association QuotaClimat permettra de développer un outil de détection du greenwashing fondé sur l’intelligence artificielle. Dans les faits, les enquêtes de la DGCCRF se traduiront dès 2026 par des opérations ciblées dans les secteurs les plus concernés : cosmétique, textile, automobile et distribution.

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