Forêt et hiver : les bonnes pratiques pour préserver l’environnement

L’hiver est une période stratégique pour l’entretien et la gestion des forêts en France.

Rédigé par , le 15 Dec 2025, à 9 h 33 min
Forêt et hiver : les bonnes pratiques pour préserver l’environnement
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Le 11 décembre 2025, à Paris, Fransylva, la fédération des propriétaires forestiers privés, a rappelé que la forêt joue un rôle central en hiver, tant pour l’environnement que pour l’économie du bois. Loin d’être figée, la forêt nécessite alors des pratiques encadrées, sous peine de fragiliser durablement les milieux naturels.

Ce qu’il faut retenir

  • La forêt n’est jamais inactive, même en hiver
  • Des interventions utiles mais très réglementées
  • Un enjeu clé pour la biodiversité et la prévention des incendies

En forêt en hiver, protéger l’environnement sans perturber les équilibres naturels

En hiver, la forêt entre dans une phase de repos biologique, mais elle reste un milieu vivant, sensible aux interventions humaines. Ainsi, même si les arbres ont perdu leurs feuilles, la forêt continue d’assurer son rôle de pompe à carbone, de refuge pour la biodiversité et de réservoir de ressources naturelles, selon Fransylva, fédération représentant 3,5 millions de propriétaires forestiers privés.

D’une part, la période hivernale présente des avantages écologiques. En effet, la sève ne circule plus dans les arbres, il n’y a ni bourgeons ni feuillage, ce qui limite les impacts des travaux forestiers sur les sols et sur la faune, explique Fransylva. Toutefois, cette fenêtre d’intervention ne signifie pas une liberté totale. Au contraire, chaque action en forêt doit être planifiée, encadrée et conforme aux documents de gestion validés par le Centre national de la propriété forestière.

Dossier spécial – Forêts : les protéger pour nous préserver

Ce qu’il faut faire pour entretenir et renouveler les peuplements

En hiver, la forêt est le théâtre de travaux indispensables à sa pérennité. La récolte de bois constitue ainsi l’une des principales activités autorisées durant cette saison. Selon Fransylva, les feuillus représentent environ 66 % de la forêt française et fournissent à la fois du bois d’oeuvre et du bois de chauffage. L’hiver est donc la période privilégiée pour les éclaircies et les coupes, car le sol, lorsqu’il est suffisamment dur et non détrempé, limite le tassement et la dégradation des horizons forestiers.

Si l’hiver est propice aux travaux forestiers, il est aussi déterminant pour la prévention des incendies. Contrairement aux idées reçues, le débroussaillement ne se limite pas aux périodes estivales. En forêt, l’hiver facilite ces interventions, car les végétaux ont perdu leurs feuilles, rendant les opérations plus visibles et plus efficaces. Le débroussaillement permet de créer des ruptures de végétation et des zones tampons limitant la propagation du feu, rappelle Fransylva.

Selon les données citées par la fédération, 90 % des maisons détruites lors de feux de forêt étaient mal ou insuffisamment débroussaillées. En conséquence, la réglementation impose un débroussaillement sur 50 mètres autour des habitations situées en zones à risque. Le non-respect de cette obligation expose les occupants à une amende administrative pouvant atteindre 1 500 euros, voire 50 euros par mètre carré non débroussaillé, avec une possible astreinte décidée par le maire.

Forêt : gérer la faune pour préserver l’équilibre écologique

Enfin, l’hiver est une période cruciale pour la régulation de la faune sauvage en forêt. La surpopulation de grands gibiers, tels que les cerfs, chevreuils et sangliers, constitue aujourd’hui une menace directe pour le renouvellement forestier. Selon Fransylva, la population de ces animaux a été multipliée par dix en quarante ans, un déséquilibre qui fragilise durablement les peuplements.

Ce déséquilibre se traduit par la destruction des jeunes plants, le broutage des semis et l’écorçage des arbres, compromettant la diversité des essences et la production future de bois d’oeuvre. En forêt, l’hiver est donc le moment où les plans de chasse doivent être mis en oeuvre rapidement, afin de limiter les dégâts sur les régénérations.

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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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