
L’enquête n’aurait pas vu le jour sans Laure Marivain, une ex-fleuriste dont la fille Emmy est décédée à 11 ans d’une leucémie liée aux pesticides. Malgré ce premier pas, elle déplore la lenteur des mesures prises par l’État face à ce scandale sanitaire.
Les pesticides, un risque omniprésent dans la profession
Les fleurs coupées, souvent importées de pays hors Union européenne comme le Kenya ou l’Équateur, sont traitées avec des pesticides interdits en Europe. Une étude de 2019 a identifié plus d’une centaine de résidus chimiques dans ces bouquets, représentant une menace pour les fleuristes qui les manipulent des heures durant. Ces produits, parfois volatiles, contaminent l’air des ateliers et s’imprègnent dans la peau, exposant les professionnels à des risques accrus de cancers, de troubles de la reproduction ou d’avortements spontanés.
L’Anses compte utiliser des méthodes innovantes pour quantifier l’exposition des fleuristes, notamment des patchs cutanés et des analyses de sang ou d’urine. Ces mesures concerneront aussi bien les artisans en boutique que les grossistes. Cependant, l’enquête, prévue pour durer au moins 21 mois, est jugée trop lente par les associations et les familles touchées.
Les associations souhaitent l’interdiction de l’importation de fleurs
Actuellement, il n’existe aucune législation française ou européenne encadrant les résidus de pesticides sur les fleurs non destinées à l’alimentation. Or, près de 85 % des fleurs vendues en France proviennent de l’étranger. Face à ce vide juridique, des acteurs comme l’association Robin des Bois plaident pour l’interdiction des importations de fleurs traitées avec des substances dangereuses, afin de protéger les fleuristes et leurs enfants.
Pour éviter les risques, les experts recommandent de privilégier les fleurs locales et de saison. Toutefois, une refonte des réglementations est indispensable pour responsabiliser les entreprises du secteur. « Il en va de la santé des salariés », insiste Henri Bastos, directeur scientifique à l’Anses. Ces mesures pourraient également inciter les consommateurs à faire des choix plus éclairés en matière d’achat de fleurs. L’histoire d’Emmy et le combat de ses parents rappellent l’urgence d’agir. Les fleuristes, en première ligne, méritent des mesures immédiates pour leur sécurité et celle des générations futures.
Lire aussi
Le slow flower : le mouvement des fleurs bio et françaises
Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !
A lire absolument




