La filière EPR ruineuse pour la France

Selon une étude de l’Ademe, mieux vaut prolonger le parc nucléaire historique français que construire des EPR ruineux, en vue de passer aux énergies renouvelables.

Rédigé par Paul Malo, le 12 Dec 2018, à 10 h 15 min
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Rentables, les nouveaux réacteurs EPR ? Pas du tout, estime l’Ademe, selon qui la construction d’un seul réacteur supplémentaire de nouvelle génération en 2030 nécessiterait 4 à 6 milliards d’euros de soutien public, du fait de ses coûts trop élevés.

Mieux vaut prolonger le parc nucléaire historique

Non, « le développement d’une filière EPR ne serait pas compétitif pour le système électrique français d’un point de vue économique ». Tel est le verdict sans appel de la nouvelle étude de l’Ademe, qui prône à l’inverse le passage au renouvelable(2). Dans son étude sur l’évolution possible du mix électrique français de 2020 à 2060, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a étudié pas moins de sept scénarios de transition du mix électrique jusqu’à 2060.

Le but de cette étude : « évaluer les trajectoires qui coûteront le moins cher pour la collectivité », entre niveau de la demande électrique, coût des technologies et plus ou moins bonne acceptabilité des énergies renouvelables. Or selon elle, malgré les économies d’échelle permises par un développement en série de EPR, il en coûterait au moins 39 milliards d’euros de soutien public. À l’inverse, il semble plus pertinent, tant d’un point de vue climatique qu’économique, de prolonger une partie du parc nucléaire historique. Et ce en vue d’atteindre 50 % du mix électrique entre 2030 et 2035.

Loin d’encourager l’EPR, l’ADEME recommande de prolonger une partie du parc nucléaire existant © F.ENOT

Une demande d’électricité en baisse

Au fil de cette transition vers la fin du nucléaire, les énergies renouvelables devraient en revanche monter en puissance. Selon les projections de l’Ademe, la France devrait en arriver à « une part d’énergie renouvelable de 85 % en moyenne en 2050 et de plus de 95 % en 2060 dans l’ensemble des cas, hormis ceux avec déploiement volontariste d’EPR. »

En parallèle, l’efficacité énergétique devrait permettre de réduire la demande d’électricité, pour « une diminution des coûts totaux du système de 7 % et des émissions de CO2 de 22 % en 2060 tout en permettant une augmentation des exportations. » Autre prévision de l’Ademe : une baisse du coût total de l’électricité, à 90 euros/MWh, contre 100 euros/MWh aujourd’hui. Et ce malgré les coûts de stockage éventuels des énergies renouvelables.

Illustration bannière : La centrale de Viviers © Bob Pool / Shutterstock
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Le lobby des constructeurs de voitures (chez nous : Renault et PSA), est visiblement, en train de pousser les gens, à remplacer leurs voitures, essentiellement « diesel », en voiture électriques ou hybrides-électriques, à gd renfort de primes, payées, évidemment par le contribuable ! Dc, si vous achetez une voiture électrique, commencez d’abord par me remercier : je vous en paie une partie !Si vous achetez une voiture hybride, non-connectable, c’est ss intérêt :c’est le moteur thermique qui devra recharger la batterie ! Donc, aucune économie ! Le seul intérêt est l’hybride connectable ou celle totalement électrique ! Pourquoi ? C’est une simple question de taxe : l’électricité ne supporte que la TVA à 20 %, alors que l’essence ou le diesel, sont taxés à 60 ou 70 % ! De ce côté, les gilets-jaunes ont raison ! Mais, maintenant, imaginez qu’il n’y a plus que des voitures électriques, ttes connectées, la nuit pendant que vous dormez, sur le réseau EDF ? Celui-ci, va-t-il tenir le coup ? Et, c’est, justement, le gros pb de EDF ! Vous avez la réponse, vous ? Moi pas !

  2. Pas si ruineux que cela..
    Alors certes c’est cher en investissement et à la construction mais, rapporté à la durée de vie envisagée et à la quantité de kW/h fournis pendant cette durée, cela restera l’énergie non dispendieuse en CO2 la moins chère et de fort loin!

    Si on veut sauver la planète il faut faire fi des idéologies stériles! Le vent et le soleil ne suffiront pas à assurer seules les besoins en énergie de l’humanité!

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