Démence : le plastique altère le cerveau des oiseaux marins selon une étude
Les océans cachent des menaces insoupçonnées pour les oiseaux. Que se passe-t-il lorsque les oiseaux marins ingèrent nos déchets plastiques ? Les conséquences pourraient bien être plus graves que nous ne le pensions.

Le 12 mars 2025, une étude de l’université de Tasmanie(1) a révélé que l’ingestion de plastique par les oiseaux marins, notamment les puffins à pieds pâles (Puffinus carneipes), pourrait entraîner des symptômes de démence, rapprochant ces volatiles des affections neurodégénératives humaines telles que la maladie d’Alzheimer.
Les dangers du plastique sur la faune marine
Bien que les oisillons semblent en bonne santé à première vue, les recherches menées par l’université de Tasmanie révèlent une réalité bien plus sombre. En examinant de jeunes puffins noirs, les scientifiques ont découvert que l’ingestion de plastique, bien que non apparente extérieurement, est presque une sentence de mort.
La présence de plastique dans l’estomac des jeunes oiseaux ne se limite pas à une simple irritation physique, elle conduit à une neurodégénérescence profonde. Ces troubles, équivalents à la maladie d’Alzheimer chez l’enfant, montrent l’impact tragique de notre dépendance au plastique sur la faune marine. En plus de ces effets dévastateurs, l’exposition continue au plastique perturbe également les fonctions essentielles, comme la navigation et l’alimentation, compromettant sérieusement leur capacité à survivre dans des environnements naturels.
Des oisillons condamnés à mourir
Alix de Jersey, l’auteure principale de l’étude, souligne l’improbabilité que ces oisillons atteignent leur destination migratoire entre l’Australie et le Japon. Les déficits cognitifs et physiques induits par le plastique compromettent gravement leur capacité à survivre à de longs voyages. « C’est presque l’équivalent d’un jeune enfant atteint de la maladie d’Alzheimer », a indiqué la scientifique dans des propos partagés par Reporterre. « Ces oiseaux souffrent énormément des effets du plastique, notamment sur leur santé neuronale. »
Les scientifiques adoptent des approches omiques, comme la protéomique et la transcriptomique, pour explorer les effets subtils mais dévastateurs du plastique sur les organismes. La protéomique examine les protéines présentes dans une cellule à un moment donné, permettant de voir comment elles sont affectées par le plastique. La transcriptomique, quant à elle, analyse l’expression des gènes pour observer comment leur activité est modifiée suite à l’exposition au plastique. Ces méthodes révèlent des changements dans la production des protéines et l’activité génétique, indiquant que le plastique provoque des altérations subtiles mais graves, agissant comme un toxique chimique au niveau cellulaire.
Des signatures protéiques troublantes
L’étude a mis en évidence des différences importantes dans les signatures protéomiques entre les oisillons exposés à faible et à forte quantité de plastique. Ces variations indiquent des changements physiologiques majeurs qui pourraient expliquer les troubles observés dans d’autres études. Les recherches suggèrent que ces altérations protéomiques pourraient entraîner des effets à long terme sur la survie et la reproduction des populations d’oiseaux marins, mettant en péril leur avenir.
Cette étude souligne l’urgence de revoir les stratégies de conservation et les politiques publiques. La protection des espèces marines nécessite une approche plus ciblée pour combattre la pollution plastique, qui est devenue un ennemi invisible mais redoutable pour la biodiversité.
Lire aussi
Pollution plastique : Les ballons, ces tueurs d’oiseaux marins
Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !
A lire absolument




