Des étables plus saines et moins de pollution avec CowToilet, les nouvelles toilettes pour vaches !

Non ce n’est pas un poisson d’avril ! La société Hanskamp vient de mettre au point CowToilet, un procédé pour collecter l’urine des vaches avant même qu’elle n’atteigne le sol, réduisant ainsi la pollution à l’ammoniac.

Rédigé par Anton Kunin, le 4 Apr 2019, à 11 h 40 min
Des étables plus saines et moins de pollution avec CowToilet, les nouvelles toilettes pour vaches !
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Les toilettes élaborées par la société Hanskamp collectent 10 litres d’urine par vache et par jour et l’évacuent par tube pour stockage dans des cuves, avant de leur donner une « seconde vie ». Zoom sur CowToilet !

CowToilet : réduire la pollution à l’ammoniac

Les vaches, ce n’est pas seulement du lait et de la viande, c’est aussi de la pollution : de l’azote, produit lorsque les vaches rotent, mais aussi de l’ammoniac qui résulte d’une réaction chimique lorsque le fumier et l’urine entrent en contact .

C’est précisément à ce dernier problème qu’a choisi de s’attaquer la société néerlandaise Hanskamp. Son produit : CowToilet, un dispositif sophistiqué servant à collecter l’urine des vaches avant même qu’elle n’atteigne le sol, évitant ainsi qu’elle n’entre en contact avec le fumier(1).

La collecte de l’urine se fait au moment où les vaches mangent. Une fois la vache face à sa mangeoire, descend un bras mécanique équipé d’un container. Ce dernier stimule un nerf qui donne immédiatement envie à la vache d’uriner.

L’urine, captée par le robot CowToilet, est aussitôt aspirée vers une cuve pour y être stockée. En plus d’éviter le contact avec le fumier, ce procédé permet de laisser le sol sec, ce qui procure à la vache un meilleur confort.

Par ailleurs, après un certain nombre de séances, la vache intériorise le déroulement des événements, ce qui supprime la nécessité de la stimuler mécaniquement pour qu’elle urine à chaque fois.

L’urine des vaches, un ingrédient précieux qui a plusieurs emplois

Le réemploi de l’urine collectée peut se faire de plusieurs façons. D’ores et déjà, la ferme utilisant ces toilettes (la première et l’unique, pour l’instant) vend l’urine à un horticulteur se situant à proximité, qui l’utilise en tant qu’engrais. En théorie, l’urine peut aussi être utilisée pour produire de l’électricité. Et bien sûr, elle est une source d’hydrogène, dont l’extraction est plus facile à partir d’urine qu’à partir d’eau.

Vaches paissant dans un pré © smereka

La pertinence de ce dispositif devient apparente quand on sait que 90 % de l’ammoniac produit par l’activité humaine l’est par le biais de l’agriculture (dont un tiers par les espèces laitières).

Si Hanskamp parvient à faire certifier ses toilettes pour vaches, les agriculteurs auront un moyen de plus pour lutter contre les pollutions liées à l’élevage. Mais pourront-ils tous s’en équiper ?

Illustration bannière : Troupeau de vaches laitières – © Ewe Studio
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Il y a vraiment de quoi rigoler !
    La situation des éleveurs est déjà dramatique, quel est celui qui aura les moyens d’investir (encore) dans ces machines ? Et que va t’on faire de ces millions de litres d’urine ? Nul besoin pour faire pousser des légumes (là, je suis interloquée devant tant de bêtises !!!)
    Il n’y aurait pas de problèmes d’urine et d’hygiène si ces pauvres vaches étaient élevées normalement (et en moins grande quantité) dans leur milieu naturel qu’est la prairie !
    Elles y gagneraient en qualité de vie et de nourriture, l’herbe étant la seule qui leur convienne (puisque ce sont des herbivores et pas des mangeuses de soja transgénique !!!)

  2. « stimuler mécaniquement pour qu’elle urine à chaque fois… » quel être vivant apprécierait çà?!

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