Lors de la 23ème Conférence des Nations unies sur le climat qui s’ouvre à Bonn (Allemagne) le 6 novembre 2017, les représentants de l’ensemble des pays signataires de l’Accord de Paris devront aborder la question épineuse de sa mise en oeuvre.
Si la COP21 a été celle d’un accord sur les objectifs à atteindre, les COP23 et 24 seront celles des modalités quantifiant les efforts consentis par chacun des pays dans la lutte contre le réchauffement climatique.
La COP23 définira les modalités techniques
L’Accord de Paris sur le climat signé en 2015 a beau avoir été symbolique, il ne fait que jeter les bases des efforts internationaux pour maîtriser la hausse des températures. La façon concrète de s’y prendre n’a pas été abordée lors de la COP21 : c’est donc lors de la COP22, en 2016 à Marrakech, que l’examen de ces détails a commencé. Un travail qui doit se poursuivre pendant les 11 jours de la COP23.
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Les pays signataires devront décider du contenu exact du « rulebook », le document qui sera le reflet du mécanisme de coopération climatique internationale prévue par l’Accord de Paris. Ils devront par exemple décider lesquels des efforts consentis entreront dans le « cadre de transparence pour l’action et l’appui », et lesquels seront des « contributions déterminées au niveau national ». Les « efforts d’adaptation » quant à eux, devront être mieux définis, afin qu’ils soient distincts des deux volets précédents. Surtout, les États doivent décider s’ils devront soumettre des rapports sur les efforts d’adaptation qu’ils ont consentis ou bien si ce volet se résumera uniquement à la stipulation des objectifs à atteindre.
Le Nicaragua et les États-Unis, deux pays « stars » de la COP23
Les États devront également définir les modalités du processus d’indemnisation. En effet, les dégâts climatiques subis par des pays insulaires et des pays en voie de développement sont souvent le fait de dégâts environnementaux occasionnés par des pays riches. Les Fidji, organisateurs de cette COP23, sont par exemple un pays insulaire dont l’existence même est menacée par l’élévation du niveau de la mer.
Le « club » des pays signataires de l’Accord de Paris devra par ailleurs accueillir un nouveau pays membre, le Nicaragua. Ce pays situé entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud n’avait pas signé l’Accord en 2015, mais fin octobre 2017, il a fait part de son intention de le faire. La Syrie ayant annoncé son intention de signer le traité mardi 7 novembre, il ne restera donc bientôt qu’un seul pays à rester sur le bord du chemin : les États-Unis, dont la sortie de l’Accord de Paris devrait être effective en 2019. En attendant, la seule crainte des organisateurs de la COP23 est que la délégation américaine ne convainque d’autres pays à la rejoindre.
Illustration bannière : Capture d’écran Yoube – climateconference