Convention citoyenne : vers la fin des longues vacances pour les enfants ? Votre opinion.

Le 2 mai 2025, Emmanuel Macron a officiellement lancé une nouvelle convention citoyenne, cette fois consacrée au « temps de l’enfance ». Comme pour les précédentes initiatives portant sur le climat (2019-2020) et la fin de vie (2022-2023), le format reposera sur des citoyens tirés au sort, appelés à débattre de sujets aussi sensibles que les horaires de classe, la durée des vacances scolaires ou encore le rythme des journées d’apprentissage pour les enfants. L’objectif affiché ? Redessiner l’organisation du quotidien des élèves en prenant en compte leurs besoins, ceux des familles et les contraintes du système éducatif.

Les enfants au coeur de la future convention citoyenne

« Il me paraît nécessaire que l’on travaille à faire en sorte que l’organisation des journées de nos élèves soit plus favorable à leur développement et aux apprentissages, qu’un équilibre soit trouvé aussi pour faciliter la vie des familles », a affirmé Emmanuel Macron dans Le Parisien, le 2 mai 2025.

La convention, organisée sous l’égide du Conseil économique, social et environnemental (CESE), s’étendra de juin à l’automne 2025, avec une remise des recommandations attendue au plus tard en fin d’année.

Quand les enfants bousculent les vacances : enjeux politiques, scolaires et sociaux

L’un des noeuds centraux de la réflexion portera sur un sujet récurrent pour le chef de l’État : les vacances scolaires. Déjà en août 2023, Emmanuel Macron plaidait dans Le Point pour une rentrée anticipée au 20 août pour les élèves en difficulté, et dénonçait un calendrier trop indulgent : « Il y a trop de vacances ».

En février 2025, lors d’un déplacement à Colmar, il renchérissait : « La France a des vacances beaucoup plus longues que dans beaucoup de pays. Il y a des vacances en plus par rapport au moment où j’étais à l’école. À la Toussaint et à Pâques, c’est plus long », rappelle Merci pour l’info.

Sur le papier, les chiffres de l’OCDE 2023 sont éloquents : 16 semaines de congés scolaires annuels en France, contre 13 en moyenne dans les autres pays membres. Toutefois, ces données sont à nuancer. Si les vacances intermédiaires sont plus nombreuses et longues dans l’Hexagone, les vacances d’été (8 semaines) y sont plus courtes que dans d’autres États de l’OCDE, où la moyenne grimpe à 9 semaines.

Enfants, enseignants, parents : qui tranchera vraiment ?

L’expression choisie par Emmanuel Macron — « temps de l’enfance » — n’est pas anodine. Elle évite prudemment le terme controversé de « rythmes scolaires », écorché vif depuis la réforme Peillon sur la semaine de quatre jours et demi. Le terrain est donc glissant. Pour apaiser, le président mise sur une approche participative, mais les premières réactions sont explosives.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, dénonce une tentative de diversion sur France 24 : « C’est un hors-sujet de la part du président de la République sur les questions d’éducation. Il fait diversion pour ne pas s’occuper des urgences et masquer l’état de l’école qui s’effondre : on manque de professeurs, on a les classes les plus chargées d’Europe… ».

De son côté, Grégoire Ensel, vice-président des parents d’élèves à la FCPE, défend le principe d’un débat sociétal mais exige que l’on ne se limite pas à la question des vacances : « Il nous faut absolument repenser l’école dans ses attentes, dans ses objectifs, et ça doit être un débat de société. […] Il y a plein d’autres sujets à aborder : la question de la mixité sociale et scolaire, celle du handicap, celle des effectifs dans les classes ».