Comment les coupes budgétaires mettent des milliers de femmes en danger

La baisse des subventions aux associations féministes mènent mécaniquement à moins de femmes protégées, plus encore en milieu rural.

Rédigé par , le 28 Aug 2025, à 10 h 00 min
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Selon une vaste enquête dévoilée par la Fondation des Femmes, les coupes budgétaires annoncées mettent la protection des femmes en danger.

72 % des associations rurales touchées

C’est une réalité alarmante : en 2025, plus de 70 % de ces associations déclarent une situation financière dégradée, conséquence directe de baisses de subventions ou de retards de versement des financements publics. C’est le constat dressé par la Fondation des Femmes, qui a consulté 148 associations féministes, dont 122 accueillent directement des femmes. Les coupes budgétaires compromettent la survie des associations féministes, et par ricochet mettent des milliers de femmes en danger.

Les chiffres sont parlants : une baisse de 15 % de subventions en moyenne depuis le début de l’année, 6,7 millions d’euros de pertes nettes déjà subies par les associations interrogées accompagnatrices. Conséquence directe, 72 % des associations rurales sont contraintes de fermer ou réduire des permanences, alors que 50 % des féminicides ont lieu en milieu rural. Ainsi, il manque 31,6 millions d’euros pour permettre aux associations de poursuivre leurs actions en 2025. « Cela représente 45 % des ressources nécessaires à leurs activités », explique la fondation.

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La porte de sortie pour des milliers de femmes

« Cette enquête montre que les choix budgétaires actuels conduisent mécaniquement à moins de femmes protégées, et davantage de vies en danger, insiste la Fondation des Femmes. Ces baisses de subventions sont assez généralisées bien que les conseils départementaux en soient les premiers responsables avec 38 % d’associations qui subissent des coupes de leur part. L’Etat semble aussi concerné puisque 26 % des associations de l’échantillon témoignent de subventions en baisse. Enfin, 31 % des associations pointent les communes, 25 % les conseils régionaux et les intercommunalités. »

Pour Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, « depuis des années, les associations féministes sont la porte de sortie pour des milliers de femmes victimes de violences. En baissant leurs moyens, on leur ferme cette porte, et on les laisse face à leurs agresseurs. C’est une faute politique grave, dont les conséquences se comptent en vies humaines. Les pouvoirs publics doivent corriger d’urgence cette trajectoire. » Alors que la loi intégrale contre les violences faites aux femmes est dans l’actualité politique de la rentrée, la Fondation des Femmes rappelle que sans un financement ambitieux, stable et pérenne des associations, aucun progrès notable ne sera possible.

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