De la cocaïne retrouvée dans des crevettes d’eau douce

Des chercheurs ont fait une découverte surprenante mais surtout inquiétante en étudiant des crevettes d’eau douce du Suffolk au Royaume-Uni : des traces de cocaïne et de kétamine dans ces animaux aquatiques !

Rédigé par Paul Malo, le 3 May 2019, à 11 h 40 min
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À l’origine, cette étude scientifique s’intéressait à l’exposition de la faune sauvage à des micro-polluants issus des produits cosmétiques ou des résidus de médicaments. Mais, une découverte  bien plus surprenante attendait les chercheurs…

Cocaïne, kétamine, pesticides…

Qui aurait pu imaginer que l’on puisse retrouver de la cocaïne et de la kétamine dans des crevettes d’eau douce du Suffolk, comté plutôt rural situé dans l’est de l’Angleterre ? C’est pourtant la surprise qu’ont pu avoir des chercheurs de l’Université du Suffolk et du King’s College de Londres(1).

Leur étude, publiée le 1er mai dans les colonnes de la revue scientifique Environment International, visait en fait à déterminer à quel point la faune sauvage pouvait être exposée à des micro-polluants, issus de produits cosmétiques ou des résidus de médicaments.

Comment des drogues illicites ont pu se retrouver dans l’organisme de crevettes ? © mexrix

Pour cette étude, les chercheurs ont donc effectué des prélèvements sur quinze sites différents, correspondants à cinq rivières du Suffolk. Et ils ne s’attendaient vraiment pas aux résultats de leurs analyses…

« Étonnamment, de la cocaïne a été retrouvée dans tous les échantillons testés, précise l’étude. D’autres drogues illicites comme la kétamine, mais aussi des pesticides illégaux et des produits pharmaceutiques, étaient également très répandus dans les crevettes collectées ».

Pour rappel, des chercheurs italiens avaient déjà étudié sur les anguilles d’Europe l’effet de la cocaïne présente dans les rivières.

Un phénomène localisé ou répandu ?

Certes, les niveaux de concentration de ces produits dans les cours d’eau demeuraient faibles. Mais comment le fait de retrouver des traces de cocaïne et de kétamine dans des crevettes d’eau douce du Suffolk pourrait-il être anodin ? C’est clairement tant un motif « d’inquiétude » pour l’environnement qu’une menace pour la faune.

L’impact de ce type de pollution chimique sur « la faune sauvage doit être davantage pris en compte au Royaume-Uni », estiment les chercheurs. D’autant plus qu’«on pouvait s’attendre à ce qu’il en soit ainsi dans les zones urbaines comme Londres, mais pas dans les zones plus petites et plus rurales ».

Et de conclure qu’ «Il faudra des recherches plus approfondies pour déterminer si la présence de cocaïne dans des animaux aquatiques est un souci pour le Suffolk, ou est plus largement répandu aux Royaume-Uni et ailleurs ».

Illustration bannière : Une crevette d’eau douce – © Dmitri Ma
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