Réchauffement climatique : l’ONU alerte sur le dépassement du seuil de +1,5 °C

Les Nations unies estiment que cesser tout nouvel investissement dans les énergies fossiles est désormais une nécessité pour le climat.

Rédigé par , le 29 Oct 2025, à 9 h 08 min
Réchauffement climatique : l’ONU alerte sur le dépassement du seuil de +1,5 °C
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Le 28 octobre 2025, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a lancé une nouvelle alerte sur le climat, avertissant que « l’humanité a manqué l’objectif de 1,5 °C » et que le dépassement de ce seuil est désormais « inévitable ». Selon plusieurs rapports onusiens et agences internationales, les engagements actuels en matière d’émissions sont loin de suffire pour freiner le réchauffement planétaire.

L’ONU tire la sonnette d’alarme sur un climat hors de contrôle

Les déclarations d’António Guterres au journal The Guardian(1), traduisent un constat lucide : l’humanité a « évidemment raté » l’objectif de limiter le réchauffement global à 1,5 °C. L’ONU considère désormais que le monde s’oriente vers une hausse des températures comprises entre 2,5 °C et 2,9 °C d’ici la fin du siècle si aucune mesure supplémentaire n’est adoptée. Selon Reuters(2), les nouveaux plans nationaux soumis à l’organisation ne prévoient qu’une réduction de 10 % des émissions mondiales d’ici 2035.

Le secrétaire général a insisté sur l’urgence de « changer de cap maintenant », affirmant que « le dépassement de l’objectif de 1,5 °C est inévitable, mais la durée et l’intensité de ce dépassement dépendent encore de nous ». Cette alerte illustre la gravité de la situation : la trajectoire actuelle menace de franchir plusieurs points de bascule écologiques, notamment en Amazonie, au Groenland et dans l’Antarctique occidental.

Au-delà du symbole, cette annonce confirme les projections du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM)(3), qui évaluent à 70 % la probabilité que la moyenne mondiale dépasse temporairement +1,5 °C dans les cinq prochaines années.

EDITO – La vérité : un climat qui dérange

Émissions et pollution : un retard colossal dans la lutte climatique

Les rapports onusiens récents soulignent un décalage profond entre les engagements politiques et la réalité physique du climat. D’après le document publié par l’ONU le 28 octobre 2025, même si les promesses actuelles étaient intégralement respectées, la baisse mondiale d’émissions de gaz à effet de serre atteindrait à peine 10 % d’ici 2035, bien en-deçà des 60 % nécessaires pour contenir le réchauffement à 1,5 °C.

L’alerte porte également sur la lenteur des politiques de transition. Selon le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), « la direction prise s’améliore chaque année, mais il faut d’urgence accélérer le rythme ». Autrement dit, les efforts amorcés par certains pays pour réduire la pollution et verdir leurs économies ne suffisent pas à infléchir la courbe globale.

Les effets de cette inertie se font déjà sentir. Le climat mondial se dérègle à une vitesse inédite : multiplication des canicules, feux de forêt plus précoces, inondations record et vagues marines anormales. Ces événements, souligne l’OMM, traduisent une hausse des températures moyennes et des déséquilibres énergétiques provoqués par les émissions de carbone, de méthane et d’aérosols polluants. La pollution atmosphérique d’origine fossile reste responsable de près de 7 millions de décès prématurés chaque année selon les estimations onusiennes, un chiffre qui illustre l’ampleur du problème.

De plus, les écarts entre pays riches et pays en développement aggravent les tensions climatiques. L’ONU dénonce un système de financement inéquitable : les États les plus vulnérables, souvent les moins émetteurs, subissent les pires effets du réchauffement sans disposer des moyens d’adaptation suffisants.

La COP30 au Brésil : un tournant décisif pour la planète ?

À quelques jours de la COP30, qui se tiendra à Belém, au coeur de l’Amazonie, l’ONU appelle à un véritable sursaut collectif. Cette conférence, symboliquement organisée dans le poumon vert de la planète, s’annonce comme un moment charnière pour redéfinir les ambitions climatiques mondiales. L’enjeu est immense, les regards se tournent donc vers le Brésil, qui souhaite faire de cette COP « celle de la mise en oeuvre », en plaçant la justice climatique et la protection des écosystèmes au centre des discussions. Reste à savoir si les promesses se traduiront enfin en actions concrètes, dans un contexte mondial marqué par les tensions économiques et la lenteur des transitions énergétiques.

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