Alerte : un projet d’arrêté fixant la liste des espèces « susceptibles d’occasionner des dégâts » veut réautoriser le piégeage d’une dizaine d’espèces d’oiseaux et de mammifères, dont le renard, le putois et le geai. Il reste trois jours pour participer à la consultation publique.
Va-t-on vers une nouvelle autorisation pour trois ans du piégeage d’espèces qui devraient être protégées ? Les associations de défense de la nature appellent à la mobilisation contre un projet d’arrêté meurtrier.
Trois ans de massacre à craindre
Il vous reste trois jours pour participer à la consultation publique lancée par le gouvernement. Son objet : un projet d’arrêté fixant la liste des espèces « susceptibles d’occasionner des dégâts » et réautorisant le piégeage du renard, du putois et du geai, entre autres, parmi une dizaine d’autres espèces d’oiseaux et de mammifères.
Le gouvernement va-t-il réautoriser le piégeage du renard. ©WildMedia
Face à ce projet, les associations de défense de la biodiversité appellent à réagir vite et fort. En début de mois la LPO avait déjà donné l’alerte sur ce projet d’arrêté. En effet, si ce texte va à son terme, ces animaux pourront être éliminés pendant les trois années à venir, que ce soit par tir, piégeage ou déterrage, même en dehors de la période d’ouverture de la chasse dans les départements où leur destruction par des piégeurs agréés sera autorisée.
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Quels dégâts réels avérés ?
Pourquoi ce projet ? Le ministère identifie trois risques majeures à ces animaux jadis dits « nuisibles » : d’une part « pour la santé et la sécurité publique », d’autre part « pour la protection des écosystèmes » et enfin pour « les activités agricoles, forestières et aquacoles ». C’est pourquoi l’État entend, via ce projet d’arrêté, « réduire l’impact des dégâts que certains spécimens provoquent dans un territoire donné, en particulier si leur densité y est trop élevée ».
Le piégeage serait autorisé même en dehors des périodes de chasse © stocksolutions
« Quels dégâts ? », interrogent les principales associations de défense de la faune sauvage telles que France nature environnement (FNE) et l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). Selon elles, figurent sur cette liste des espèces en danger, tel le putois ou le geai des chênes.
Ce texte risque donc encore d’affaiblir des populations d’animaux sans aucun fondement scientifique. Pour les associations, il ne tient pas du tout compte de l’impact positif des animaux sur l’activité agricole ou dans la lutte contre la maladie de Lyme dans le cas du renard.
La LPO appelle au retrait du texte d’arrêté, département par département, des espèces n’ayant pas causé plus de 10.000 euros de dommages par an ces dernières années, en application de la jurisprudence du Conseil d’État.
Illustration bannière : Putois emprisonné dans une cage – © alina007