Canicule : une sécheresse qui coûte cher aux propriétaires et assureurs

Avec les vagues de chaleur, le retrait-gonflement des sols argileux (RGA) met des centaines de milliers de maisons en danger.

Rédigé par Aurélie Giraud, le 17 Jul 2022, à 19 h 02 min
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La canicule est là en ce début juillet, preuve par l’exemple s’il en fallait une du changement climatique. Mais il n’y a pas que la nature et les habitants à souffrir de la sécheresse : les bâtiments aussi, ainsi que les assureurs.

Des sous-sols argileux qui se contractent trop pendant les canicules

En effet, le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (RGA) se répand de plus en plus dans l’Hexagone, à commencer par l’Île-de-France, l’un des territoires les plus exposés. Quel est le souci exact ? Les sous-sols argileux changent de volume au gré de l’humidité. S’ils gonflent avec les pluies, ils se contractent dans les périodes de sécheresse. Des périodes justement de plus en plus nombreuses.

Dans une telle situation, le sol va en venir à se tasser, dans horizontalement que verticalement, créant des fissurations du sol. Avec des amplitudes thermiques de plus en plus importantes, ce retrait-gonflement des sols argileux peut aussi finir par endommager les bâtiments, à commencer par les maisons. Avec une assise devenue instable, les dégâts peuvent être conséquents, voire irréparables.

La sécheresse

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Des façades qui se fissurent

En effet, les mouvements du sol peuvent non seulement engendrer des ruptures des canalisations enterrées, avec à la clé des déperditions d’eau importantes, mais aussi fissurer les façades, ainsi que faire se détacher balcons et terrasses. Les dallages comme les cloisons peuvent aussi se disloquer, et portes et fenêtres peuvent se retrouver entièrement distordues.

Il ne faut surtout pas se croire à l’abri de tels phénomènes, en ces temps de changement climatique. Des plus en plus d’endroits sont potentiellement concernés. Pour savoir si votre maison est potentiellement en péril, vous pouvez consulter en ligne la cartographie proposée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) (https://www.georisques.gouv.fr/). Elle précise l’ensemble des zones à risque quant à ce phénomène de retrait-gonflement des argiles, et les hiérarchise en trois niveaux : faible, moyen et fort.

Un balcon fissuré avec la sécheresse

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L’Île-de-France en première ligne face aux conséquences du réchauffement climatique

Selon les chiffres officiels du gouvernement, ce retrait-gonflement des sols argileux n’est pas anodin en termes de coûts, au grand désespoir des assureurs. Ce coût ne cesse de s’amplifier du fait du changement climatique, représentant déjà 38 % des coûts d’indemnisation du dispositif Cat Nat (catastrophes naturelles), juste après les inondations. Ainsi, les épisodes de sécheresse de 1990-1991 et 2003-2004 ont au total coûté près de 10 milliards d’euros, « sachant qu’une part importante des sinistres aurait pu être évitée par la mise en place d’une politique de prévention effective. »

Ce phénomène est aussi le premier poste d’indemnisation au titre de l’assurance dommage-ouvrage, pour les sinistres touchant les maisons individuelles. En effet, celles-ci disposent de fondations moins profondes que celles des bâtiments collectifs.  Une des régions les plus concernées se trouve être l’Île-de-France. On estime que, dans la région capitale, environ 350.000 maisons individuelles seraient situées en « zone d’aléas moyens à forts ». Seine-et-Marne et Seine-Saint-Denis sont les deux départements les plus exposés à ces risques.

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1 commentaire Donnez votre avis
  1. « Victoire ! Suite à mon intervention, le gouvernement suspend le plan simple de gestion de la forêt usagère de la Teste de Buch.
    Il s’engage à mener une mission d’inspection pour protéger ce patrimoine forestier et culturel. »

    Monique de Marco, sénatrice EELV de Gironde, juillet 2021

    Pour une victoire, c’est une sacrée victoire

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