Le blaireau, un animal chassable, mais dans quel intérêt ?

Le blaireau est un animal chassable considéré comme étant du petit gibier. Toutefois, sa viande étant médiocre, sa chasse pas franchement complexe et sa peau sans trop d’intérêt, pourquoi donc le chasser ?

Rédigé par Julien Hoffmann, le 6 Nov 2019, à 15 h 30 min
Le blaireau, un animal chassable, mais dans quel intérêt ?
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L’actualité vient de nous démontrer que la chasse au blaireau pourrait bien refaire parler d’elle avec la suspension par le tribunal administratif d’Orléans de la décision de la maire de Valaire d’en interdire la pratique sur sa commune. Mais pourquoi donc chasser le blaireau ?

La chasse au blaireau, aux antipodes du bien-être animal

Il existe plusieurs types de chasse au blaireau qui vont de la chasse à l’affût, en passant par le piégeage et le déterrage. Ce dernier type de « chasse », si on peut appeler cela ainsi, fait tiquer les défenseurs des animaux.

La « vénerie sous terre », comme on l’appelle aussi, consiste à acculer le blaireau dans son terrier ce qui n’est pas particulièrement compliqué dans la mesure où il affectionne s’y réfugier et ne le quitte que quand il est absolument certain qu’il n’y a aucun risque. Animal de plus nocturne, l’y trouver de jour est… encore plus logique que simple.

Tout le monde n’est pas encore prêt à juste accepter le blaireau © Martin Mecnarowski

Ensuite, les étapes sont les mêmes qu’au Moyen Âge si l’on en croit l’ouvrage « la Vénerie » de Jacques Du Fouilloux (1519 – 1580). Un petit chien bien hargneux (fox-terrier, teckel, etc.) est envoyé dans le terrier pour pousser le blaireau au fond d’une des galeries qui le compose et l’y bloquer.

Terrorisé, le blaireau se couche alors sur le dos et se défend avec ferveur contre le ou les chiens sans pour autant pouvoir trouver une solution de secours.

Intervient alors le travail de « l’équipage », le regroupement de chasseurs, qui, une fois localisé l’animal sous terre grâce aux aboiements du chien, commence à creuser. Barres à mine, pelles, pioches et autres bêches servent à creuser un trou pour arriver jusqu’à l’animal ce qui n’est pas une sinécure étant donnée la profondeur de certains terriers.

Une fois l’animal atteint il est alors attrapé avec une pince à mâchoire et abattu avant d’être, traditionnellement, donné aux chiens pour les féliciter de leur travail.

Le saviez-vous ? La chasse est la première cause de mortalité du blaireau en France, représentant à peu près 50 % de la mortalité de l’espèce. Suivent ensuite et dans l’ordre décroissant les collisions routières, les tirs de gestion de l’espèce (à dissocier de la chasse), les causes diverses, les collisions ferroviaires et… l’âge ou la maladie.

Pourquoi chasser le blaireau ?

Les chasseurs vous donneront plusieurs arguments : il s’agirait d’un entraînement pour les chiens de chasse. C’est d’ailleurs pour cela que certains équipages relâchent les animaux capturés plutôt que de les donner à manger à leur chien après la battue.

Mais le blaireau peut également causer des dégâts sur cultures, notamment mais pas uniquement, en mangeant les grappes de raisins en bas de vignes. N’étant pas un animal de si petite taille il faut bien dire qu’il a un estomac à remplir. Dans ces cas là interviennent souvent des tirs de gestion bien loin de la pratique du déterrage.

Repas de blaireau, omnivore rappelons-le © Karel Bartik

On accuse également le blaireau de transmettre des maladies aux troupeaux, mais cette accusation n’a jamais été prouvée. Le blaireau n’est donc pas un animal nuisible ni véritablement prisé, sa viande n’étant pas bonne à manger.

En outre, il reste un animal mystérieux : très discret, on ne connaît pas encore véritablement la dynamique de ses populations et on ne sait pas quelle est la population exacte de blaireaux sur le territoire français. Il se reproduit lentement et difficilement : ainsi, ses effectifs tendent à la baisse. On autorise une chasse à un animal sauvage, et peut-être menacé, uniquement pour le donner en pâture aux chiens ?

Une pétition est en cours pour retirer le blaireau des animaux chassables et le classer comme une espèce protégée. Elle a atteint plus de 250.000 signataires. Pourquoi pas vous ?

Pour filer un coup de patte au blaireau signez la pétition !

Illustration bannière : Blaireau pris dans son élément © Volodymyr Burdiak
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6 commentaires Donnez votre avis
  1. Les blaireaux causent des dégâts ponctuels aux cultures à des moments précis dans l’année. Il ne s’agit pas d’une volonté d’extermination de masse mais de laisser le choix aux agriculteurs de pouvoir agir lorsque c’est nécessaire.

  2. Parce qu’il y a des accidents il faut éliminer les blaireaux, chevreuils, cerfs, sangliers…
    Parce qu’il y a des élevages il faut éliminer les loups, ours, lynxs, et ainsi de suite.
    La faune sauvage nous emmerde. On a déjà réussi à éliminer une quantité énorme d’insectes, d’amphibiens, de reptiles et d’oiseaux mais il reste encore beaucoup à faire pour vivre enfin tranquilles entre nous dans le meilleur des mondes désertiques.
    Ensuite on ira sur Mars, il doit y avoir pas mal de chose à détruire là-bas aussi.

  3. Comment éloigner les blaireaux de ma pelouse svp sans leur faire du mal;J,ai des chats.ils se battent.

  4. Vive les blaireaux mort aux cons

  5. Deux blaireaux d’affilé contre votre pare-chocs, et cest votre assureur qui vous résilie, en plus des 1000euros de votre poche alors que vous êtes tout risque.

    Et oui, cest ça la vie en campagne.

    • il faut donc abattre toutes les voitures.

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