Bioplastique, le plastique végétal pas si fantastique

Le bioplastique est un matériau qui est issu de produits végétaux, que l’on peut utiliser comme une alternative au plastique issu du pétrole. Une fausse bonne idée ?

Rédigé par Pauline Petit, le 11 Mar 2023, à 15 h 37 min
Bioplastique, le plastique végétal pas si fantastique
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On le sait, le plastique est un véritable fléau : non biodégradable, il s’immisce à tous les niveaux de l’écosystème et son recyclage constitue un véritable casse-tête. Et si on remplaçait alors tout ce plastique par du « bioplastique », ce plastique végétal issu de ressources renouvelables ? Une idée à la fois presque impossible et pas si écologique que cela.

Bioplastique : la fausse bonne idée

Si le problème du plastique réside dans son recyclage, autant fabriquer une matière plastique biodégradable : le problème de laisser ses déchets dans la nature ne se pose plus. C’est un peu plus compliqué que cela.

Le bioplastique, ni bio ni plastique

Le bioplastique porte mal son nom : il n’est pas issu de l’agriculture biologique, mais issu de la biomasse : sous-produits agricoles, du traitement du bois, des algues… En outre, le terme « bioplastique » recouvre plusieurs types de matériaux : les matériaux biosourcés (issus du végétal), les matières biodégradables mais pouvant être issus du pétrole ; tous les bioplastiques n’étant en outre pas biodégradables. Difficile à suivre…

Un sac en bioplastique n’est pas vraiment écologique © a katz

Avec l’interdiction des sacs plastique à usage unique en France, on voit se développer des sacs en bioplastique, compostables. Ils peuvent constituer une alternative écologique aux sacs en plastique, à condition qu’ils soient compostés en fin de vie. En effet, un bioplastique jeté aux ordures ménagères finira incinéré ou en décharge, avec le même impact écologique que son homologue traditionnel.

Le bioplastique est-il écologique ?

Le bioplastique peut donc être écologique, à quelques conditions :

  • Qu’il ne soit pas fabriqué avec du pétrole : en effet, aujourd’hui on accepte sous le terme « bioplastique » des polymère fabriqués avec 70 % de pétrole.
  • Qu’il ne concurrence pas les cultures agricoles : en effet, comme les « biocarburants« , le bioplastique est parfois fabriqué à partir de maïs ou de blé, qui pourrait nourrir des humains ou des animaux. En outre, ces produits agricoles nécessitent des ressources naturelles et de l’énergie fossile en quantité importante pour être produites.
  • Qu’il ne soit pas fabriqué à partir d’OGM : c’est encore souvent le cas de certains bioplastiques, pour lesquels la réglementation est plus souple que pour les aliments.

Les inconvénients du bioplastique

On l’a compris, le bioplastique n’est pas si révolutionnaire que cela. On soupçonne même les lobbies de l’agriculture intensive de vouloir appuyer leur production pour écouler leurs stocks de céréales…

Le bioplastique est plus cher que le plastique traditionnel, il demande beaucoup de ressources (terres agricoles, machines, énergie…) pour être fabriqué et il n’est biodégradable que dans certaines conditions.

On vérifie que les sacs soient certifiés OK Compost © Christine Bird

On attend les progrès de la recherche scientifique dans ce domaine pour pouvoir nous fournir un véritable plastique issu à 100 % de matières naturelles non comestibles : algues, déchets agricoles, herbes invasives (chardons…), qui soit moins cher que le plastique actuel et moins gourmand en ressources.

Les véritables alternatives au plastique

Le bioplastique peut être la solution dans certains cas, comme pour les sacs utilisés pour le compost. Dans ce cas-là, on s’assure que le sac soit certifié « OK Compost », donc réellement biodégradable à 100 %, et qu’il finisse bien au compost.

Le label OK compost, c’est quoi ?

Il certifie que le bioplastique peut être biodégradable à 90 % en six mois dans des conditions de compostage industriel. Il peut être appliqué à des sacs, des contenants (pots…), et même des couches.

Sinon, il existe d’autres alternatives au plastique dans la vie de tous les jours, plus écologiques et économiques :

  • On pense au réutilisable (sacs, couverts, assiettes…).
  • On refuse les sacs à la caisse ou au marché, qu’ils soient en bioplastique ou non.
  • On file au rayon vrac avec ses propres contenants, en verre par exemple.
  • On se rappelle d’une règle simple : le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ! On privilégie donc la réduction des déchets à la source plutôt que de vouloir trouver des alternatives aux emballages plastiques.
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12 commentaires Donnez votre avis
  1. oui

    • merci de cette intervention. 😀

  2. Comment c’est possible de laisser passer des commentaires totalement inappropriés? Les allusions vulgairement sexuelles, références raciales et/ou hors contexte? Il n’y a pas d’administrateur-trice ici?

    • Pauline Petit

      Bonjour Michel, désolée mais les commentaires inappropriés sont très nombreux et nous avons 14.000 articles… Difficile de tout effacer… Nous avons supprimé les commentaires inappropriés pour cet article. Merci de nous l’avoir signalé.

  3. Le sigle « OK compost » dit que le sac est biodégradable en compostage industriel, mais où trouvez-vous ce compostage? Le jardin partagé à côté de chez moi faisant du compost « traditionnel » n’en veut pas, donc le sac finit à la poubelle comme les autres!

  4. Les cultures OGM et les pesticides qui vont avec vont sauver nos océans? Tout en permettant d’éviter à 9 milliards d’humains de ne pas mourrir de faim en 2050. A moins de s’engager dès maintenant dans une décroissance de la population mondiale? Mais hélas, nous n’en prennons pas le chemin.

  5. le vif du probleme reste avenir

  6. Le bio plastique est aussi obtenu à partir de résidus de la canne à sucre comme au brésil ou à cuba on peut donc se passer du mais trans et de ses inconvénients. Sans citer de nom une entreprise utilise le bio plastique issu de la canne pour ses sacs congélation et films étirables ( un plus pour la santé également quand on connait les dangers du Polyéthylène à base de pétrole)

  7. la bio-plastique,certainement présente certaine faille,mais quant nous voyons à quel point notre environnement se dégrade et les solution apportées par la bio-plastique pour freiner ou mieux bannir ce problème,nous nous disons que le risque en vau la peine surtout que jusqu’ici elle s’est réveilée avantageuse et à su faire ses preuves en ce qui concerne notre bien aitre la préservation de notre environnement de par son utilisation du carbone purement végétale.

  8. genial

  9. Votre analyse est pertinente, par contre, permettez moi de souligner quelques ommissions.
    La première lorsque vous affirmez qu’ils réduisent l’effet de gaz à effet de serre de 68%. Cet argument n’est en fait que du « greenwashing » utilisé à outrance. Certe, les bioplastiques lors de leur compostabilité (sous certaines conditions, nous y reviendrons ensuite) dégagent nettement moins de CO2, par contre lors de leur compostage, ils dégagent du Méthane, CH4, gaz à effet de serre 36 à 38 fois plus toxique que le C02….aussi, je ne pense pas que l’effet soit positivement environnemental…. Autre point effleuré, vous dites que les bioplastiques sont biodégradables et compostables. Cela est valable que pour des cas isolés. La majorité des bioplastiques actuels sont à base de PLA et donc issus du maïs (à base d’OGM, comme vous l’avez soulevé). Ces PLA ne sont que compostables sous certaines conditions. Il est nécessaire d’effectuer ce compostage à des températures supérieures à 50°C sur 2 à 3 mois….Ainsi, toute l’économie voulue de réduire notre consommation en énergie fossile se traduit, outre la surexploitation de la nature, outre l’option Bioplastique contre nourriture, est plus énergivore pour les PLA que pour les plastiques traditionnels. Il serait nécessaire de faire un Eco Bilan de certains bioplastiques pour se à l’évidence, comme pour les biocarburants de 1ere génération, que ces solutions n’en sont pas si ce n’est qu’elles générent des problèmes encore plus significatifs que l’utilisation et la gestion des déchets plastiques. Un dernier point à relever, les PLA par exemple ne peuvent intégrer la filière du PET par exemple sous peine de contamination totale de cette filière qui à une raison environnementale prouvée. En effet, la majorité de ces bioplastiques dits de 1ere génération contiennent beaucoup d’additifs toxiques pour y être intégrés.
    Rassurez vous, les bioplastiques de dernière génération qui débutent leur commercialisation devraient pallier à la majorité de ces problèmes tout en étant à la fois écologiques et respectueux de notre environnement.
    Le Biomiscanthus en fait partie.

    • Bonjour
      En effet l’Ouzbékistan est une langue courante chez les scientifique, mais pourriez-vous vous exprimer plus clairement sur la question du bioplastique ?

      Mes sincères salutation

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