Bilan 2016 : temps rude pour le climat

Après le succès de la COP21 à Paris en décembre 2015, l’année 2016 pouvait débuter sous les meilleurs auspices. C’était sans compter la hausse des températures – 2016 est l’année la plus chaude jamais enregistrée – et l’élection de Donald Trump, un climato-sceptique à la Maison-Blanche, qui menace de revenir sur l’Accord de Paris sur le climat. Retour sur l’année et bilan 2016 des politiques climatiques internationales.

Rédigé par Emeline Cocq, le 30 Dec 2016, à 7 h 05 min
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Bilan 2016 : aux États-Unis, les solutions contre le réchauffement climatique compromises

La politique climatique américaine connait des hauts mais surtout des bas en 2016.

Février

C’est en août 2015 que le président américain Barack Obama a annoncé le Clean Power Plan, un « plan pour une énergie propre », qui consiste en une série de règles et de réglementations environnementales imposant aux centrales une baisse de 32 % de leurs émissions de carbone en 2030 (par rapport à 2005). Barack Obama vise spécifiquement à travers ce texte les centrales à charbon, dans le but de fermer un tiers d’entre elles.

Barack ObamaLe 10 février, la mise en oeuvre de cette législation est suspendue, après que plusieurs États, dont le charbon est la première source d’énergie, aient saisi la Cour suprême. Une décision prise par cinq juges conservateurs qui siègent au sein de la plus haute instance judiciaire du pays.

Novembre

Coup de chaud en pleine COP22 à Marrakech : le 8 novembre, le climato-sceptique Donald Trump est élu 45e président des États-Unis. Favorable à un allègement de la législation en matière de protection de l’environnement, le magnat de l’immobilier a d’ores et déjà annoncé qu’il annulerait la participation des États-Unis à l’Accord de Paris, avant de préciser plus tard au New York Times qu’il restait « ouvert à la question ».

Pendant sa campagne, Donald Trump a par ailleurs promis d’abandonner le Clean Power Plan de Barack Obama, et de relancer la production de charbon dans les États désindustrialisés afin de créer de l’emploi.

Donald TrumpDécembre

Quelques jours après son élection, Donald Trump étoffe ses équipes, et les candidats nommés aux postes environnementaux ont de quoi inquiéter. Le 7 décembre, le président élu nomme Scott Pruitt à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), une nomination perçue comme une promesse de millions d’emplois dans le secteur énergétique.

Républicain climato-sceptique, ministre de la Justice de l’Oklahoma et proche de l’industrie des énergies fossiles, Scott Pruitt s’est battu contre les mesures réglementaires de l’administration Obama, mises en oeuvre par l’EPA (cherchez l’erreur !), concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques au charbon.

Scott Pruitt Une semaine plus tard, le 14 décembre, un autre climato-sceptique entre au gouvernement. Il s’agit de l’ancien gouverneur du Texas, Rick Perry, qui occupera le poste de secrétaire américain à l’énergie – dont il souhaitait la suppression il y a quelques années. « Un des gouverneurs les plus brillants de l’histoire moderne », selon Donald Trump, qui devra aussi bien consolider les énergies fossiles qu’assurer la sécurité nucléaire et faire avancer les innovations en matière d’énergie.

Rick PerryLast but not least, la nomination le même jour de Rex Tillerson au poste de secrétaire d’Etat (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères). PDG d’ExxonMobil – le plus grand groupe pétrolier du monde -, le futur chef de la diplomatie américaine n’a aucune expérience en la matière. L’ONG environnementaliste 350.org dénonce depuis une nomination « inimaginable ».

Rex Tillerson

Pendant ce temps… 2016, une année plus chaude que jamais

Le mois d’avril marque le douzième mois consécutif de record de chaleur, selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Un an de températures particulièrement élevées, qui augmente le risque que 2016 soit l’année la plus chaude, comme on peut le voir sur ce graphique publié par le journal Scientific American.

Même son de cloche en fin d’année. Dans son bilan climatique de l’automne 2016, Météo France relève « une température moyenne en France qui a dépassé la normale de 0,6 degré ». Au niveau mondial, la température a augmenté d’environ 1,2 degré depuis 160 ans, à l’époque de la Révolution industrielle.

Première victime de cette hausse des températures : l’Arctique. 2016 aura bel et bien été l’année la plus chaude depuis le début des relevés de températures dans cette région en 1900. Dans le rapport annuel publié par la NOAA, il est précisé que la température a augmenté de 3,5 degrés au-dessus de celle de 1900 pendant la période allant d’octobre 2015 à septembre 2016. C’est la troisième année consécutive que l’Arctique bat des records de chaleur, qui entraîne une fonte étendue des glaces du Groenland et des couches de neige sur le sol.

Ours polaireLe réchauffement climatique résumé en un gif

Ci-dessous, une petite vidéo, publiée par la NOAA, pour montrer l’augmentation des températures entre 1850 et aujourd’hui.

Un point équivaut à un relevé de température par mois. Plus les points s’éloignent du centre, plus la hausse de la température est grande. Les années les plus anciennes apparaissent en violet, les plus récentes en jaune.

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A cinq ans, je ne savais pas écrire, mais j'écrivais déjà ! Née en région parisienne, devenue Bretonne chez les Kanaks, puis Américaine (de coeur)....

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