Depuis 2010, on sait expliquer le fondement biologique de l’altruisme. Car il existe bel et bien ; il s’appelle COMT-Val et il a été identifié par les chercheurs de l’Université de bonn, en Allemagne.
La générosité en héritage
Des universitaires ont demandé à des étudiants de mémoriser des séries de chiffres en échange de 5 euros à conserver ou à donner à une oeuvre humanitaire.
Après coup, on a démontré que les étudiants les plus généreux sont ceux qui sont porteurs d’un gène particulier, le COMT-Val. Ce gène est lié à un enzyme très efficace pour inactiver la dopamine du cerveau, un neurotransmetteur qui influe sur le fonctionnement du cerveau.
Les personnes dotées de ce gène ont donné en moyenne deux fois plus d’argent à des fins caritatives que les individus n’ayant pas cette particularité génétique.
L’influence de la dopamine
Chez les individus porteurs de la variante COMT-Val, l’enzyme correspondante est jusqu’à 4 fois plus active. La dopamine du cerveau est donc radicalement inactivée dans le cerveau des personnes concernée ; or cela fait des années que l’on sait que la dopamine influe sur le comportement des hommes … et des animaux. « La dopamine est liée à une émotionalité positive. De même, le fait de se laisser motiver par des stimulants est déterminé par cet important neurotransmetteur. » explique le professeur Reuter de l’Université de Bonn.(1)
Ainsi une minuscule différence dans le patrimoine ADN héréditaire entraîne une plus grande disposition à la générosité.
L’histoire ne dit pas si les comportements communs sont plus le fruit d’une éducation ou celui de la génétique. Ainsi l‘économie du don ou la révolte de la générosité trouveraient leurs racines dans un petit bout d’ADN ?
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(1) Institut de Psychologie / Centre d’ Économie et de Neurosciences près l’Université de Bonn. Les résultats en question viennent de paraître dans la revue Social Cognitive & Affective Neuroscience
Des photos qui réconcilient avec le genre humain