La plus grande mer intérieure du monde se transforme en désert
La mer Caspienne ne cesse de reculer, se transformant en zone désertique au fur et à mesure de son retrait, de plus en plus massif.

C’est la plus grande mer intérieure qui soit au monde. Mais pour combien de temps encore, tant son déclin est aussi spectaculaire que dramatique.
De mer vivante à sable sec
Comment vivre et survivre quand tout un écosystème est chamboulé ? Certains rivages de la mer Caspienne, la plus grande mer intérieure au monde, ont déjà reculé de 50 km. Les zones de pêche se transforment peu à peu en zones humides, puis en étendues arides de sable sec. Le désert avance au fur et à mesure que la mer recule.
Côté nature, ces rivages étaient un havre pour les phoques, les esturgeons, les flamants et autres oiseaux migrateurs. Les pêcheurs y trouvaient de quoi vivre et nourrir les populations, tandis que la production de gaz et de pétrole lui accordait une importance économique et géopolitique croissante en ces temps de conflits.
En dessous du niveau minimum
À la frontière entre Europe et Asie centrale, la mer Caspienne côtoie l’Azerbaïdjan, l’Iran, le Kazakhstan, la Russie et le Turkménistan, faisant vivre des millions de personnes sur ses rives. Le bouleversement écologique qui la touche remue également tous les pays voisins. La cause de de recul spectaculaire : encore une fois le changement climatique.
Certes, historiquement, le niveau de la mer Caspienne a toujours changé. Mais cette fois, l’ampleur des changements constatés ces dernières années est littéralement sans précédent. Depuis 2020, le niveau de l’eau y a parfois chuté de 30 cm par an. En juillet dernier une équipe de scientifiques russes annonçait que la mer Caspienne était désormais rendue en dessous du niveau minimum constaté depuis le début des mesures instrumentales.
L’équivalent de l’Islande
Mais les particularités de la mer Caspienne en font hélas également un cas d’école en termes d’influence du changement climatique sur les grandes étendue d’eau, qu’il s’agisse du lac Tchad comme du Titicaca. À son importance écologique, climatique et géopolitique, la mer Caspienne ajoute le fait que toute sa partie nord est très peu profonde, avec environ cinq mètres de profondeur. De quoi la faire se retirer entièrement en cas de forte baisse de niveau.
Selon les projections fondées sur la trajectoire actuelle des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le déclin à venir de la mer Caspienne pourrait atteindre 18 mètres. Déjà, une baisse de niveau de 10 mètres mettrait à nu 112 000 km2 de fond marin. Soit une superficie plus grande que l’Islande… Le fait que la met Caspienne soit au coeur du « corridor médian », grande route commerciale reliant la Chine à l’Europe pourra-t-il aider à la sauver ? La course contre la montre est lancée.
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