Fraude bancaire : moins de pertes, mais plus de victimes en 2024

En 2024, la fraude sur les paiements en ligne a continué de régresser en valeur. Pourtant, les escroqueries par manipulation, où les fraudeurs se font passer pour de faux conseillers bancaires, progressent et pèsent désormais lourd dans le quotidien des consommateurs.

Rédigé par , le 11 Sep 2025, à 9 h 50 min
Fraude bancaire : moins de pertes, mais plus de victimes en 2024
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Si la fraude bancaire recule globalement, les Français restent confrontés à un autre fléau : la manipulation directe. Derrière un appel, un SMS ou un mail, les fraudeurs misent sur la confiance pour contourner les protections techniques et soutirer les données bancaires.

La fraude bancaire recule globalement, mais sa nature évolue

En 2024, le taux de fraude sur les paiements en ligne s’est établi à 0,155 %, en baisse par rapport au taux de 0,160 % observé en 2023, apprend-on de la dernière édition de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), édité par la Banque de France. Le montant global de la fraude s’est élevé à 1,19 milliard d’euros, légèrement en recul de 0,6 %. Ces chiffres traduisent des progrès dans la sécurisation des transactions, notamment grâce à l’authentification forte.

Cependant, derrière cette amélioration se cache une autre réalité. Les consommateurs demeurent la cible principale : au premier semestre 2024, 95 % des opérations frauduleuses concernaient les cartes bancaires. Les attaques se concentrent désormais moins sur la technologie que sur l’humain.

La fraude par manipulation, un danger croissant pour les particuliers

Selon l’OSMP, la fraude par manipulation, souvent incarnée par le faux conseiller bancaire, représente près d’un tiers du montant total de la fraude. Contrairement aux piratages techniques, ces escroqueries reposent sur la crédulité ou la panique de la victime, souvent contactée par téléphone.

Face à ce phénomène, les pouvoirs publics et les opérateurs télécoms ont déployé en octobre 2024 un dispositif permettant d’interrompre les appels usurpant un numéro existant. Cette mesure, prévue par une loi votée en 2020, vise à bloquer l’une des principales armes des fraudeurs. Mais malgré cette avancée, de nombreux consommateurs continuent de tomber dans le piège, faute d’information ou de vigilance.

Les montants fraudés s’inscrivent en baisse, mais le nombre de fraudes explose

Au premier semestre 2024, le montant total de la fraude atteignait 584,6 millions d’euros, en légère baisse de 1 % par rapport à 2023. La répartition montre un poids toujours dominant des cartes bancaires (43 % des montants fraudés), suivies des virements (29 %) et des chèques (25 %).

Mais le nombre d’opérations frauduleuses a bondi de 12 %, atteignant 3,9 millions sur six mois. Ce paradoxe illustre la multiplication de petites fraudes répétées, souvent orchestrées via des manipulations téléphoniques ou numériques. Pour les consommateurs, cela se traduit par un risque quotidien plus élevé, même si les montants moyens sont moins importants qu’autrefois.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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