Notices numériques : l’ANSM expérimente une nouvelle étape dès octobre 2025
Dès octobre 2025, le lancement d’une phase pilote de deux ans sera lancée pour tester les notices numériques. Cette initiative, encadrée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), introduit un accès aux notices via QR code apposé sur certaines boîtes.

L’objectif affiché est de tester, à grande échelle, l’intérêt et l’accessibilité de ce format pour les patients, les professionnels de santé et les industriels.
Notices numériques : un tournant technologique pour l’ANSM
L’ANSM a confirmé que la phase pilote des notices numériques débutera le 1er octobre 2025 et s’étendra sur deux ans. Elle portera sur un panel de médicaments variés, environ 170 en ville et plus de 400 à l’hôpital, selon l’Ordre des pharmaciens. Le choix des spécialités n’est pas anodin. Il inclut des molécules de large consommation comme le paracétamol, les statines, certains vaccins ou encore les inhibiteurs de la pompe à protons. Cette sélection permet de cibler à la fois des traitements courants et des médicaments hospitaliers plus spécifiques. Chaque boîte portera un QR code renvoyant vers la Base de données publique des médicaments (BDPM), hébergée et sécurisée par l’ANSM.
Les notices numériques y seront systématiquement mises à jour, ce qui répond à une critique récurrente des notices papier parfois obsolètes. Comme le souligne le Sénat dans une réponse publiée le 30 avril 2025, cette évolution a aussi nécessité un dialogue avec les imprimeurs et les papetiers, directement concernés par une possible réduction des volumes d’impression. Pour évaluer l’impact, l’ANSM prévoit un suivi méthodique. Un questionnaire de satisfaction sera proposé sur la BDPM, tandis que deux grandes enquêtes interviendront auprès d’un panel de 1 500 personnes, à mi-parcours en 2026 puis à la fin de l’expérimentation en octobre 2027. Cette démarche doit mesurer la compréhension, l’usage et la satisfaction des patients face à ce nouveau dispositif.
Un enrichissement de contenu au service du patient
La notice numérique n’est pas une simple transposition digitale de la version papier. L’ANSM a insisté, dans ses communications officielles du 21 août 2025, sur l’apport de contenus enrichis. Outre le texte réglementaire validé, les patients auront accès à des vidéos pédagogiques, par exemple sur l’usage du paracétamol ou des statines, validées par l’agence. Une fiche synthétique offrira également un aperçu pratique : indications, prix, taux de remboursement, service médical rendu et liens vers les documents de bon usage de la Haute Autorité de santé. Pour faciliter la compréhension, un glossaire et un onglet « bon usage » seront intégrés.
Cette dimension pédagogique s’inscrit dans une volonté d’améliorer la lisibilité de l’information, souvent critiquée pour sa technicité. Selon Public.fr, l’accès via QR code doit également permettre de consulter une version toujours à jour, pratique et écologique, ce qui constitue un progrès par rapport aux supports papier figés à l’impression. Toutefois, la notice papier ne disparaîtra pas totalement. En ville, la présence d’un feuillet dans les boîtes reste obligatoire. À l’hôpital en revanche, certaines spécialités seront livrées sans version papier, afin de tester une bascule plus nette vers le numérique. Ce double régime reflète la prudence des autorités, soucieuses d’éviter toute rupture d’accès à l’information pour les patients.
Des problèmes d’accessibilité
Derrière l’innovation, la question de l’accessibilité reste centrale. Comme l’a rappelé le Sénat, l’expérimentation intègre explicitement la problématique de la fracture numérique. Tous les patients n’ont pas le même niveau d’équipement ni de maîtrise des outils digitaux, ce qui impose de maintenir une version papier au moins transitoirement. Le double format vise à sécuriser la transition et à éviter qu’une partie de la population ne soit exclue de l’information médicale essentielle. L’Ordre des pharmaciens avance 93 médicaments en ville et 474 à l’hôpital.
Les industriels, les associations de patients et les professionnels de santé seront associés à un comité de suivi. Celui-ci aura pour rôle d’analyser les retours et de proposer des ajustements. Pour l’ANSM, il s’agit à la fois de moderniser l’information médicale et de réduire l’empreinte écologique, en limitant le recours au papier. Mais cette modernisation devra prouver qu’elle n’affaiblit pas la confiance des patients ni leur capacité à comprendre les traitements prescrits.
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