La grande folie du barrage du Grand Inga

Rédigé par Jean-Marie, le 10 Jul 2013, à 18 h 06 min
La grande folie du barrage du Grand Inga
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Le gigantesque barrage chinois des Trois-Gorges est encore tout jeune et sert déjà d’exemple d’inanité écologique. L’énorme ouvrage chinois accumule des millions de tonnes de boue et s’encrasse, montrant ses limites. Mais cela n’empêche pas le Congo et des financiers internationaux de vouloir un bâtir un barrage 2 fois plus grand ! Vous avez dit folie ?

Grand Inga = deux barrages des Trois-Gorges

Le barrage du Grand Inga, à 250 kilomètres à l’ouest de Kinshasa, est un projet qui ne date pas d’hier.

congo-site-inga

fleche-suiteCela fait près de 30 ans que des experts caressent l’espoir de convaincre Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), l’ex-Zaïre, de réaliser le plus grand barrage au monde sur le fleuve Congo.

Le Congo est le plus puissant fleuve du monde après l’Amazone avec un débit maximum de 80 832 m/s. Il faut avouer que l’immense potentiel hydroélectrique du site Inga, estimé à 44 000 MW environ, est tentant.

Ce projet est l’un des plus gigantesques projets d’Afrique : avec une puissance de 40 000 mégawatts (MW), il produirait 2 fois plus que le barrage des Trois-Gorges en Chine, pourtant le barrage de tous les records (photo ci contre).

Pour les Trois-Gorges, 1,8 million de personnes ont été déplacés et relogées sans aide de l’État, 1300 sites historiques et archéologiques engloutis, plusieurs villes et de nombreux villages ont disparus sous le lac de retenue.

Le barrage congolais Inga 3 pourrait fournir l’électricité consommée de nos jours par toute l’Afrique subsaharienne, ou encore le 1/3 de l’énergie produite sur le continent.

Les autres barrages érigés sur le fleuve Congo après l’indépendance du pays, sont mal gérés, peu efficaces et mal entretenus : Inga 1 (350 MW à l’origine) et Inga 2 (1 420 MW) se noient dans les sédiments et ne produisent qu’à la moitié de leur capacité. Par ailleurs, les communautés déplacées pour les deux premières tranches d’Inga se démènent depuis les années 1960 pour obtenir des compensations équitables, mais n’ont rien reçu jusqu’ici.

Barrage-inga-2Inga 2 (photo ci-dessus) et Inga 1 sont actuellement accusés de la baisse des eaux que connait le fleuve.

En 2011, des rochers et des bancs de sable étaient visibles sur de vastes étendues. Le fleuve s’était complètement retiré sur une large bande de la rive droite

Barrage, le saviez-vous ?

Il y a des doutes sur le bilan en gaz à effet de serre des barrages hydroélectriques. L’activité bactériologique dans l’eau des barrages relâcherait d ‘importantes quantités de méthane (au pouvoir d’effet de serre 20 fois plus grand que le CO2), surtout en régions tropicales.

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

11 commentaires Donnez votre avis
  1. La rdc est un pays ayant tout et ce que j’ai compris est que tu n’es pas du domaine l’inconvenient de inga 3 ne sera jamais comme celui de trois gorges car inga 3 n’aura pas un lac de retention qui produirait trips des degat (effet de serre)

  2. le commentateur qui s’intitule « Anonyme »a parfaitement raison : que les congolais commencent par mettre correctement en état les barrages Inga 1 et Inga 2 (c’est tout à fait à leur portée économiquent) et à partir de là ils seront quasi autonomes en électricité et pourront alors envisager plus grand pour l’avenir.

  3. Je suis surpris par votre article. Les barrages d Inga ne peuvent etre compares aux 3 gorges car ils n’ont quasiment pas de retenue d eau mais utilisent la denivelation naturelle de Congo. Les 2 barrages actuels sont extremement mal entretenus et ne sont utilises qu’a 20% de leur capacite. Ce n’est pas l accumulation de boue le probleme , mais les jacintes d eau qui n’etant plus regulierement enleve ont endomagees des turbines qui ont plus de 30 ans. La priorite est en effet de remettre les 2 barrages existant en etat avant d en construire un 3eme voir un 4eme. L’afrique manque cruellement d investissement. Sans infrastructure pas de developpement. Au vu de la corruption des dirigeants et l’absence de fonds locaux, seul des investissements internationnaux peuvent supporter des projets de long terme. Malheureusement trop d arclicles comme le votre, a priori plein de bonnes intentions considere l Afrique comme un continent a part a laisser dans sont etat d’origine. Il est evident que sur les 4 autres continents de notre planete, un ensemble comme le grand Inga (4 barrages) aurrait deja ete construit… alors pourquoi pas en Afrique

  4. S’il vous plait ! Donnez plutôt à ces peuplades locales le moyen d’être autonomes, vous en récolterez beaucoup ! tout en donnant à ces peuples l’honneur de vivre avec leurs coutumes historiques ! Pitié ! ne tuez pas un peuple de plus !

  5. Je suis contre la construction de ce barrage !!!!!!! laissez la nature comme elle est !

    • Tout a fais d’accord
      Il ne faut pas de grands barrages dont on voit les méfaits,
      Fukushima nous a enseigné les vrais dangers du nucléaire
      Arretons immédiatement d’utiliser du charbon et du gaz qui produisent tant de CO² et de gaaz à effet de serre
      Il faut interdire le gaz,on voit bien les méfaits du gaz de schistes.
      ET surtout pas de ces affreuses éoliennes autour de mon village

  6. Le développement a horreur du déficit. La RDC est un pays ayant un potentiel énergétique immense avec seulement 6% de couverture énergétique. Je ne vois pas pourquoi ce pays n’ouvrirait pas des grands chantiers visant a réduire massivement ses déficits énergétiques.

  7. Pourquoi les blancs cherchent toujours à interdire de bonnes iniatives?vraiment je vais amener un nouveau plan pour mon beau continent

  8. Y aura t-il un jour quelqu’un de censé pour arrêter ces folies????

  9. Si tous les Congolais avaient de quoi vivre,on pourrait regarder de plus prés cette construction pharaonique.Mais le problème est toujours le mème;ces projets soutenus par la finance rend service aux plus riches et non aux peuples.La nature passe ,encore une fois,en position secondaire.

  10. Décidément, rien n’arrête la folie humaine.
    Il y aurait peut-être d’autres investissements plus urgents et utiles, en matière d’éducation et de santé.
    Et en Afrique, il y a quand même de quoi développer l’exploitation de l’énergie solaire, et peut-être éolienne.

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