Solidaime (2), pour un commerce plus solidaire

Rédigé par Consoglobe, le 29 May 2009, à 10 h 11 min

Seconde partie de l’interview d’Hervé Raby, co-fondateur de Solidaime, association à but non lucratif qui a réussi à réunir industriels et les distributeurs pour créer toute une gamme de produits alimentaires  dont un pourcentage de la vente est versé à des associations humanitaires.
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Consoglobe : Les produits Solidaime sont-ils distribués partout en France aujourd’hui ?
H.R. : C’est selon la répartition sur le territoire des magasins Auchan, Intermarché et Leclerc. Mais il manque Paris ! Monoprix a dit non, car ils considèrent que nos produits ne sont pas assez haut de gamme. On attend la réponse d’autres distributeurs typiquement parisiens.

Consoglobe : Les produits sont en rayon depuis octobre 2008. Quelles sont les meilleures ventes ?
H.R. : Il a fallu 20 ans au bio pour s’imposer… Donc 8 mois pour les premiers produits solidaires, ce n’est pas beaucoup ! Nous avons quand même récolté 150 000 euros de dons, ce qui n’est pas rien ! Avec surtout 3 produits phares sur les 22 : les conserves, les pâtes, et les compotes. Ils représentent 1/3 des produits. Un autre tiers ne marche pas : les produits frais comme les yaourts, la crème fraîche, le fromage blanc. Ils demandent une rotation trop rapide en rayons à cause d’une DLC courte. Nous allons les stopper. Les oeufs sont difficiles à vendre aussi, car ils ne sont pas bien référencés. Mais quand ils sont en rayon, ils se vendent bien. Autre produit difficile : le jambon. Il est concurrencé par de très grandes marques, trop nombreuses.
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Consoglobe : Quel premier bilan faites-vous de ces 8 mois en magasin ?

H.R. : Globalement, le premier bilan est positif. Ça tourne. Mais il nous faut clarifier l’offre, et rassembler nos produits. Nous avons noté que quand ils sont dispersés dans les rayons, ils sont moins visibles. Et nous allons élargir la gamme de ceux qui marchent : plus de pâtes, de riz, de compotes. La deuxième expérience porte sur la communication. Si nous avons eu un bon lancement presse, il n’y a pas eu d’événementiel avec une télé, et un 13h ou un 20h, qui aurait boosté notre reconnaissance. Et nous avons eu beaucoup de presse sur Paris, alors que nous n’y avons pas de distributeurs. C’était vraiment dommage d’être en décalage.

Consoglobe : Ce décalage n’est plus d’actualité aujourd’hui ?
H.R. : Nous sommes en négociations avec un distributeur typiquement parisien, comme je vous le disais. Le web et les sites de vente de produits alimentaires, bien implantés sur Paris, nous intéressent aussi.
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Consoglobe : Quels sont les projets pour 2009 ?
H.R. : Nous allons passer à la phase 2 du lancement, celle de la communication. Car une marque doit se faire connaître. L’idée est de monter un réseau de bénévoles pour faire du buzz sur le net, comme avec consoglobe.com. Un webmaster, bénévole bien sûr, serait même l’idéal ! Solidaime est un vrai sujet pour le bénévolat. Nous voudrions aussi développer la même chose, mais sur le terrain : avoir un réseau de référents, bénévoles eux aussi, pour être les relais de nos produits dans les magasins. Pas pour faire du commerce, mais pour de l’animation, comme distribuer de la documentation, par exemple. Avis aux amateurs !

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Consoglobe : Comment allez-vous financer ces projets, puisque vous êtes une association à but non lucratif ?
H.R. : C’est tout le problème ! Nous ne pouvons pas faire de publicité puisque nous n’avons pas d’argent pour. Donc les ventes ne suivent pas. C’est un cercle vicieux. Nous allons donc créer une structure commerciale, à côté de Solidaime, qui serait chargée de la communication et des actions commerciales. Avec des actionnaires solidaires, bien sûr, qui vont permettre de lever de l’argent pour la pub et les actions commerciales. Et nous cherchons à recruter un responsable de communication sur Paris, qui pourrait gérer tout ça. Si j’avais le temps, je prendrais beaucoup de plaisir à le faire moi-même !

Notre coup de coeur

L’idée de solidarité elle-même. Mieux que les pièces jaunes, mieux que les courriers des associations, c’est une nouvelle forme de dons, intelligente et pratique, que l’on peut même faire quotidiennement si on veut !

Et puis le fait d’avoir su faire se rassembler les producteurs et surtout les distributeurs est tout à fait exceptionnel. Bravo messieurs d’Halluin et Raby pour cet exploit !  N’est-ce pas là l’aube d’une nouvelle ère de la consommation ?

En savoir plus sur Solidaime : le site officiel de Solidaime


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Article rédigé par Emmanuelle, Mai 2009

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