Voitures électriques : vers la restriction du bonus ?

Le bonus écologique attribué pour l’achat d’une voiture électrique prendra bientôt en compte la pollution occasionnée lors de la fabrication du véhicule lui-même, croit savoir Le Figaro.

Rédigé par Anton Kunin, le 11 May 2023, à 10 h 13 min
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Ce durcissement des conditions d’attribution est censé éviter la situation où l’État français subventionnerait des constructeurs dont les usines carburent aux énergies les plus polluantes.

Le bonus écologique sera conditionné à une fabrication « propre » de la voiture

Subventionner l’achat de voitures électriques, oui… mais pas n’importe lesquelles. Selon les informations du Figaro, le gouvernement français entend durcir les conditions d’attribution du bonus écologique afin que seules les voitures construites dans des usines utilisant une énergie « propre » (de source renouvelable ou nucléaire) puissent être éligibles. En effet, subventionner l’achat d’une voiture électrique produite dans une usine qui carbure au charbon apparaît comme une aberration.

 

Faut-il y voir des velléités de protectionnisme ? Certes. Mais restreindre l’octroi du bonus aux seuls véhicules produits en France (ou même en Europe) aurait constitué une entrave aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont la France est membre. Pour cette raison, il a été décidé de retenir comme critère non pas le pays de provenance mais le type d’énergie utilisée au sein des usines. D’autre part, ce critère a un volet incitatif : le gouvernement envoie le message comme quoi les voitures électriques chinoises ont toute leur place sur le marché français, dès lorsqu’elles sont produites avec une énergie « propre ».

Une voiture électrique

Voitures électriques : le spectre de la concurrence chinoise plane

Et il ne s’agit pas uniquement de constructeurs chinois mais de Chine en tant que pays de fabrication. En d’autres mots, un constructeur coréen ou japonais qui fabrique ses voitures en Chine sera soumis aux mêmes exigences. Avec cette démarche, le gouvernement français espère aussi qu’en attendant la décarbonisation de l’industrie chinoise, un certain nombre de constructeurs envisagent de localiser en Europe leur production de voitures électriques destinées aux marchés européens.

Les considérations protectionnistes ont-elles néanmoins joué un rôle ? Cela est fort possible aussi. Selon une étude d’Allianz Trade, l’essor des voitures électriques chinoises pourrait coûter à l’Union européenne plus de 24 milliards d’euros en termes de production économique d’ici 2030. En d’autres mots, 7 milliards d’euros de perte annuelle pour les constructeurs du vieux continent.

 

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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