Objet de scandales alimentaires à répétition, critiquée pour son impact sur l’environnement et pour ses conditions d’élevage, la viande a moins la cote. Sa consommation est en baisse. La viande bio peut-elle changer la donne ?
Viande bio : fait-elle la différence ?
Avant tout, rappelons que la viande bio reste de la viande et que chez consoGlobe nous avons toujours milité contre la surconsommation de viande, qui reste pas le modèle dominant, et rappelé les inconvénients majeurs des régimes carnés ou surprotéinés. Un des axes de progrès est la viande bio qui met l’accent sur des points clés du débat sur la place de la viande dans nos régimes occidentaux.
Des pratiques respectueuses pour l’environnement et vertueuses
Quelle que soit la viande en bio, la différence majeure avec la viande traditionnelle porte sur les bénéfices environnementaux au sens large, c’est-à-dire pour les sols comme pour l’animal.
Dès le départ, les modes de production en bio sont beaucoup plus respectueux de l’environnement « Ils sont garantis sans OGM, sans pesticide, sans intrant. Ils respectent l’équilibre sol/animal », explique Célia Paquetti, animatrice de la Commission Bio chez Interbev (Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes).
Les cahiers des charges sont drastiques. Chaque production a ses contraintes spécifiques : une alimentation naturelle – de l’herbe exclusivement (et sans pesticides) pour les bovins ; des céréales (sans OGM) et des pâturages (sans pesticides) pour le porc et les volailles ; pas de médicaments pour tout le monde.
Agriculture et élevage veulent faire bon ménage
La rotation des cultures, grand principe de l’agriculture biologique, profite aussi aux animaux. Ils mangent la légumineuse, l’herbe des prairies qui permet ces rotations !
L’autonomie alimentaire étant l’un des principes clés de l’agriculture biologique, les animaux sont nourris grâce aux récoltes provenant majoritairement de la ferme elle-même.
En cas de besoin, l’éleveur s’approvisionne en s’adressant à d’autres exploitations bio situées dans la même région.
Une protection naturelle
Les produits chimiques de synthèse sont strictement prohibés en agriculture biologique.
Le résultat ? Pas de résidus chimiques, une eau dont la qualité est préservée et une biodiversité de la faune comme de la flore qui peut se développer, sous terre comme sur terre
En guise d’insecticides, les éleveurs bio s’appuient sur des techniques agronomiques (notamment la rotation des cultures), des produits naturels (huiles essentielles, purin d’ortie…) ou des prédateurs eux aussi naturels (la coccinelle chasse les pucerons, l’ortie appétissante détourne les insectes des cultures…).
Lire page suivante : Viande bio, des animaux bichonnés