Transition énergétique : les entrepreneurs français y croient, surtout pour l’Allemagne

Rédigé par Stephen Boucher, le 30 Jan 2015, à 12 h 33 min
Transition énergétique : les entrepreneurs français y croient, surtout pour  l’Allemagne
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Un sondage publié aujourd’hui par l’institut Harris Interactive pour la European Climate Foundation offre un message d’encouragement pour le gouvernement français dont le projet de loi sur la transition énergétique pour une croissance verte est actuellement examiné par l’Assemblée Nationale.

Transition énergétique, qui y croit le plus ?

Selon cette étude de la la European Climate Foundation (1), 4 % des entrepreneurs français estiment que la transition énergétique va avoir un impact positif sur la croissance et l’ouverture de nouveaux marchés. Mais 62 % estiment aussi que l’Allemagne a plus de chance de mener à bien sa transition énergétique que la France.

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Alors, les entrepreneurs français y croient ou non dans la transition énergétique ?

Selon ce sondage inédit d’un échantillon représentatif de tous les chefs d’entreprise français et allemands, les résultats font ressortir que la transition énergétique est clairement vue comme une urgence et une opportunité de croissance et d’innovation pour les entrepreneurs français.

Ils voient en effet à la transition des impacts très positifs sur l’innovation technologique (87 %), la croissance et l’ouverture de nouveaux marchés (74 %).

La transition, chiche !

Alors que le gouvernement s’efforce d’identifier des leviers de croissance, que le nouveau président de la Commission européenne propose un plan de relance européen axé sur les investissements en particulier énergétiques, les entrepreneurs semblent dire : « chiche, nous y croyons ».

Ils sont même plus optimistes que leurs homologues allemands, qui y voient aussi un facteur positif pour l’innovation et l’efficacité énergétique des entreprises, mais craignent plus l’impact sur l’emploi, la compétitivité et la facture d’électricité…

Probablement parce que seulement 16 % des entrepreneurs français estiment que des moyens suffisants ont été mis en oeuvre, mais aussi parce que 78 % d’entre eux ne se sentent pas écoutés dans ce processus, contrairement à leurs homologues allemands qui jugent leurs suggestions et revendications prises en compte. Reflet certainement du fait que le processus est engagé depuis bien plus longtemps en Allemagne, et d’une tradition de dialogue entreprises-Etat mieux ancrée dans les moeurs politiques allemandes.

transition énergétique

La question des moyens alloués à la transition

Autre facteur de défiance : les chefs d’entreprise français ont le sentiment que les moyens mis en oeuvre par le gouvernement français ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, contrairement à l’Allemagne. Ils sont prêts à agir eux-mêmes (investissements en efficacité énergétique : 81 %, et en renouvelables : 75 %) mais ils jugent les objectifs définis par le gouvernement pour la transition peu réalistes et atteignables (37 %), car ni clairs (27 %), ni concertés (26 %), ni fixés à un rythme adapté (28 %).

Les Allemands sont donc plus positifs sur les objectifs définis par leur gouvernement qu’ils estiment au contraire ambitieux (66 %) mais aussi réalistes et atteignables (63 %) et concertés (58 %).

Quoi faire pour combiner l’optimisme français avec la détermination allemande en matière de transition énergétique ?

Des deux côtés du Rhin, les entrepreneurs plébiscitent la coordination entre les deux pays. Ils pensent que les objectifs et politiques sont insuffisamment coordonnés avec d’autres pays européens (pour 30 % des entrepreneurs français et 33 % des allemands), et sont favorables à des manières diverses de favoriser la coopération.

Message d’encouragement donc pour les dirigeants français : les acteurs économiques comprennent la nécessité de la transition, mais attendent une direction claire, des moyens, une ouverture sur le reste de l’Europe, et le tout dans la durée.

european-climate-foundation-logo(1) La Fondation européenne pour le Climat a été créée début 2005 avec pour mission de lutter contre le changement climatique en Europe en  promouvant les lois européennes et nationales qui réduiront de manière la plus efficace possible les émissions de gaz à effet de serre. La Fondation est actuellement financée par 8 organisations philanthropiques non affiliées à quelque industrie ou intérêt gouvernemental. Elle travaille étroitement avec tous les acteurs pertinents pour la lutte contre le changement climatique : gouvernements, parlementaires de tous bords, industrie, associations environnementales et experts.

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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. La transition énergétique telles qu’elle est présentée en france par les politiques est un cheval de Troie que personne ne comprend sauf les antinucléaires qui voient la une opportunité de rogner encore et encore les bénéfices économiques et financiers pour le pays impulsé par le général de Gaulle après la libération et le premier choc pétrolier, puis poursuivi jusqu’à Mitterrand…

    Le nom de cette loi n’est pas le bon, elle devrait s’appeler loi de « sortie du nucléaire » et pas loi de « transition énergétique ». Le lobby antinucléaire est plus puisant que celui du nucléaire dans le pays,et en Europe, cela s’explique par des influences internationales pro gaz et pro charbon, voire pro pétrole, que les français aux idées franco-centrées ne voient pas.

    Cela finira par aboutir a la construction de réacteurs de technologie étrangère, alors que nous avons largement les capacités et l’industrie pour le faire. Mais certainement pas a la sortie du nucléaire telle que la pense les partisans de la sortie du nucléaire, fondateurs de ce parti obscurantiste.

    Seuls les aveugles ne voient pas que les électroENR sont majoritairement fabriquées par les états-unis et la chine et que cela ne nous apportera jamais d’emplois pérennes a long terme comme ceux de l’industrie électronucléaire qui profite au français depuis plus de 50 ans!

    Bref, je suis exaspéré par les articles et les journaliste qui n’arrêtent pas de nous dire que l’allemagne est un modèle de développement écologique alors qu’elle cannibalise les économies des pays de l’est, loin d’être vertueux, eux (cf la Pologne), et se fiche de la protection du climat en cramant son lignite a tour de bras (jusqu’à effacer des villages de la carte) !
    Regardez leur industrie automobile qui ne cesse de demander le report du malus sur les émissions des véhicules au diésel, dont elle est a l’origine (Rudolph Diésel était allemand), et qu’elle maitrise bien plus que nos constructeurs automobiles français.

    Nous sommes Français, et nous avons assez de capacités pour maitriser notre modèle de développement sans copier les autres. Nos centres de recherches travaillent assez dur pour ça. Que ce soit le CNRS ou le CEAEA, et, toutes les sous branches.
    Si nous avions copié l’allemagne nous n’aurions jamais développé d’industrie spatiale, et l’Europe n’aurait même pas de spatioport a Kourou en Guyane.

    Le modèle allemand commence a avoir du plonb dans l’aile a force de s’obstiner aveuglément dans une voie dont elle seule profite dans toute l’Europe. Il serait temps que les journaleux commencent a pratiquer le discours de vérité par les faits plutôt que de répéter sans cesse ce que disent les instituts de sondage manipulateurs et trompeurs.

    replay.publicsenat.fr/vod/audition/le-tournant-energetique-allemand-quels-enseignements-pour-la-transition-energetique-francaise-/tam-tran-huy/162891

  2. C`est les politiques qui sont trop frileux pas les entrepreneurs .

  3. La transition énergétique Allemagne France .
    Je crois que le gouvernement allemand prend le Français pour un vrai con .
    Allemagne arrête ses centrale nucléaire pour un avenir plus propre ,
    mais l’Allemagne on allumé les centrale aux charbon très polluante et demande à la France de produire plus d’électricité avec nos centrale qui commence être au bout du rouleau , donc on va prendre tous les risques pour produire de l’électricité pour l’Allemagne .

    Je ne vois un progrès pour l’avenir pour l’instant .
    Je crois que nos dirigeant on rien dans leurs petites tête .
    La croissance ne pourra jamais reprendre comme avant nos usines sont
    à l’étranger , elle ne sont pas prête a revenir.
    Nous sommes plus en plus en France .
    Et ont moins en moins usine ,,, je vous laisse faire le calcul .
    Mais ont toujours autant de dirigeants qui nous coûte cher
    qui font rien de plus pour le pays .

    • « nos centrale qui commence être au bout du rouleau »

      c’est faux, a moins que vous pensiez que les étasuniens soient des fous de prolonger jusqu’à 60 voire 80 ans les mêmes centrales qui sont issues de leur technologie. EELV essaye de faire croie que nos réacteurs sont en fin de vie alors qu’il ne s’agit que d’une période d’amortissement…En gros ces antinucléaires notoires ne veulent pas que la France profite de la rente qu’elle vont nous procurer pour financer leurs rêves technologiques éoliens et solaire PV.

    • Avant de dire que nos politiques sont inutiles, ils faudrait peut etre observer et écouter ce qu’ils disent, car ils ne sont pas tous dupes :
      videos.assemblee-nationale.fr/commissions.transition-energetique-commission-speciale

      vous verriez alors que seules les membres de EELV sont idéologiquement orientés et que cela va conduire le pays a la ruine, loin de leurs incantations croissantistes a effets nul…

      Tels que les indicateurs sont construits, notamment le PIB, seul l’énergie permet de faire de la croissance. or nous en avons de moins en moins. manicore.com/documentation/serre/kaya.html

      Occupons nous d’abord de réduire nos importations de combustibles fossiles (70 Mds €/an soit presque l’intégralité du déficit de notre balance commercial), le nucléaire nous verrons ça après.

      A force de réclamer ce que nos dirigeants ne peuvent nous offrir, nos allons finir par nourrir les partis populistes et extrémistes. Ce qui explique la montée de l’extrême droite comme de l’extrême gauche.

      Enfin pour terminer, s’il faut parler de modèle allemand dans l’énergie, c’est de modèle a ne pas suivre ! Eh oui, car l’objectif du paquets climat-énergie européiste était de réduire nos émissions de CO2, or l’allemagne a investi plus de 300 Mds € sans faire baisser ses émissions, a accru l’instabilité du réseau européen sur ses voisins et a accru l’exploitation du charbon le plus crade qui soit : le lignite, car elle en possède de grandes quantité économiquement exploitable dans son sous-sol contrairement a la France…

  4. Encore une fois les entreprises françaises attendent des subsides de l’État, en fait ils ne sont pas capables de prendre des décisions sans aides de l’État, c’est typique de la France.

    • Non, c’est typique de tous les pays d’Europe qui veulent sauver leur industrie. Par exemple, l’allemagne a soutenu son industrie métallurgique fa ce a mr Mittal qui a tout fermé en France pour distribuer des divividendes a ses actionnaires. Nous n’avons plus de haut fourneaux alors que l’allemagne en a encore !

      Les anglo-saxons (comprendre l’Angleterre) a préféré soutenir les paradis fiscaux et l’industrie financière dont elle contrôle une bonne partie en Europe grâce a la City (Bank), mais n’a plus d’industrie lourde sauf dans le gaz et le pétrole de la mer du nord. Vous comprendrez pourquoi Londres a paniqué et vu rouge quand l’écosse a voulu se séparer du royaume-uni alors que c’est le principal réservoir de revenu de ce pays après la finance (le Monopoly) internationale.

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