Les chiens sont des canidés, et qu’ils soient domestiques ou non, ils ont, quand ils sont lâchés dans la nature, un comportement de chasse instinctif qui peut avoir un impact sur la faune sauvage. Tenir son chien en laisse, c’est aussi participer à la protection de la biodiversité !
Un chien joue, certes, mais il joue aussi à chasser, exprimant ainsi son comportement « naturel » et primitif. Mais ce jeu de chasse peut avoir des conséquences bien funestes sur la faune sauvage, ce qui nous donne une responsabilité qu’il faut assumer.
En quoi tenir son chien en laisse permet de protéger la biodiversité ?
On savait déjà bien que les chats ont tendance à dévorer tout ce qu’ils trouvent quand ils maraudent autour de chez vous, les chiffres sont affolants.
Chien chassant un faisan mâle © Steve Oehlenschlager
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En France nous ne savons pas encore exactement combien de petits animaux consomment nos 13 millions de chats domestiques, mais on sait, par exemple, qu’en 2003, les 9 millions de chats anglais ont tué 57 millions de mammifères et 27 millions d’oiseaux…
À travers le monde, des pays comme l’Australie se mobilisent fortement pour lutter contre cet impact phénoménal du chat sur la biodiversité et ceci est vrai aussi pour le chien.
Rappel important
La présence de chien est interdite dans les parcs nationaux, même en laisse, car cela perturbe la faune. En effet, par les odeurs qu’ils laissent et leur allure de prédateur, les chiens créent un véritable stress sur la faune sauvage. De plus, non maitrisés ils peuvent déranger une nichée ou poursuivre un animal.
Nos chiens qui cherchent, jouent… et tuent
L’instinct de chasse d’un chien est bien là et le sera toujours. Cela revient à dire que, quelque soit l’application que vous aurez mis à le dresser, et c’est là une chose extrêmement importante, il n’en reste pas moins que, dans la nature, il doit être tenu en laisse pour éviter qu’il ne menace tout ce qu’il croise.
Un lézard qui passe par là, et ce sera un coup de dents… Un oiseau en train de nicher au sol dérangé par un chien qui vient « voir ce qu’il se passe », et ce sont des parents qui abandonnent la couvée… Un Grand Hamster d’Alsace en train de chercher de la nourriture, et hop, c’est un des seulement quelques 500 spécimens vivants dans la nature qui meurt… Un terrier de lapin de garenne découvert par votre chien, quelques coups de pattes plus tard, c’est un terrier détruit et tous ses habitants à la rue, des lapins aux lézards, en passant par tous les autres rongeurs qui y avaient trouver abri…
Plutôt que de le laisser gambader, promenez-vous avec votre chien ! © Christian Mueller
Ramené aux plus de 7 millions de chiens en France, c’est une chose à prendre en considération dès maintenant pour limiter l’érosion de la biodiversité. Et c’est vraiment à la portée de tous que de garder son chien en laisse !
Autre rappel important suite aux nombreux messages indignés de propriétaires de chiens offusqués par cet article
L’arrêté ministériel du 16 mars 1955 (on ne se préoccupait pourtant guère de la biodiversité à cette époque !) interdit la divagation des chiens dans les « terres cultivées ou non, les prés, les vignes, les vergers, les bois ainsi que dans les marais et sur le bord des cours d’eau, étangs et lacs ». Ceci afin de « prévenir la destruction des oiseaux et de toutes espèces de gibier » et de « favoriser leur repeuplement ».
Le même texte interdit de promener des chiens non tenus en laisse dans les bois et forêts en dehors des allées forestières, du 15 avril au 30 juin.
En cas de non-respect, le contrevenant encourt une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros.
D’autre part, un maire peut, par exemple, exiger que les chiens soient tenus en laisse, prévoir qu’ils soient saisis et mis en fourrière s’ils sont trouvés errants… Dans un parc national, ce pouvoir du maire est transféré automatiquement au directeur du parc (art. R241-37 code rural).
Enfin en application du code rural (article L 211-22), les propriétaires (par exemple le Conservatoire du littoral, Gestionnaire de zones Natura2000, etc.), locataires et fermiers peuvent saisir ou faire saisir les chiens sur leurs terrains, pour conduite à la fourrière.
Illustration bannière : Chien essayant d’attraper un oiseau © Serova_Ekaterina