C’est prouvé : les poules n’ont pas oublié leurs origines

Connaissez-vous le concept de plasticité phénotypique ? Au-delà de leurs gènes, cela permettrait aux organismes de « se souvenir » de leur environnement ancestral.

Rédigé par Valérie Dewerte, le 9 Jul 2023, à 14 h 31 min
C’est prouvé : les poules n’ont pas oublié leurs origines
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Selon une étude récemment parue dans Science Advances, les gallinacés gardent une mémoire génétique de leur adaptation passée à leur environnement.

Les poules gardent la mémoire de leurs ancêtres

Et si les poules se souvenaient de l’environnement dans lequel leurs ancêtres vivaient jadis, il y a des milliers d’années ?

Des poules amenées en altitude au Tibet

C’est ce qu’une équipe de chercheurs a voulu vérifier en faisant naître des centaines de poules et en les répartissant en quatre groupes pour les soumettre à des environnements spécifiques. Les résultats de cette étude associant des chercheurs de l’université du Michigan et de l’université agricole du Sichuan sont parus dans le journal Science Advances(2).

Le Gallus gallus domesticus a été amené sur le plateau tibétain il y a environ 1.200 ans. Mais il a en fait été domestiqué il y a 4.000 à 4.500 ans en Asie du Sud et du Sud-Est. Les chercheurs ont donc fait grandir des poules habituées aux plaines sur le plateau tibétain, ainsi que dans leurs plaines de vie habituelles. Et, à l’inverse, des poules habituées au plateau tibétain ont été élevées dans les plaines ainsi que dans leur environnement actuel.

poule mémoire ancêtres

On a emmené les poules sur le plateau tibétain – © XIAOEYU520

Le concept de plasticité phénotypique

L’idée poursuivie par ces chercheurs : quand les hommes ont amené les poules avec eux, elles ont dû s’adapter aux hauts plateaux tibétains. Mais elles auraient en fait conservé cette évolution en mémoire, ce qui les aiderait à se réadapter plus facilement à des environnements déjà connus par l’espèce par le passé.

Ainsi, le coq doré a dû, pour s’adapter aux hautes altitudes, augmenter sa quantité de globules rouges afin de transporter l’oxygène. Une modification, une adaptation ne faisant pas partie de ses gènes, mais conservée en fait dans une sorte de « mémoire génétique ». On parle alors, comme l’explique Jianzhi Zhang, principal coauteur de cette étude et professeur en écologie et biologie évolutionnaire, de plasticité phénotypique induite par l’environnement.

Une vraie mémoire du passé

poule mémoire ancêtres

Les chercheurs travaillent sur la mémoire génétique – © l i g h t p o e t

Dit autrement, une fois qu’une espèce s’est adaptée à son nouvel environnement, elle le demeure à jamais. Exemple de cette plasticité phénotypique : sur le plateau, les oeufs de poules des plaines ont moins éclos que ceux des poules d’altitude. À l’inverse, les oeufs de poules d’altitude ont autant éclos que ceux des poules des plaines. Quand les poules des plaines devaient s’adapter au plateau tibétain, celles habituées à l’altitude ont fait appel à leur plasticité phénotypique pour se rappeler du temps où leurs ancêtres vivaient dans les plaines.

Ainsi, pour ces chercheurs, leurs résultats montrent que « les organismes ‘se souviennent’ généralement de leur environnement ancestral via la plasticité phénotypique ». Cette mémoire à long terme améliore leur adaptation aux changements de leur environnement, et souligne l’importance qu’il peut y avoir à savoir si une espèce se trouve dans un environnement nouveau ou au contraire ancestral.

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