Selon une nouvelle étude, la compensation carbone, qui consiste à planter des arbres pour atténuer les effets de nos émissions de CO2, n’est pas une solution viable contre le réchauffement climatique.
Selon une nouvelle étude, la plantation d’arbres pour compenser nos émissions de gaz à effet de serre est une solution à la fois insuffisante et irréaliste.
La compensation carbone : un marché lucratif
Alors que la prise de conscience de l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique est désormais générale, les mesures prises pour lutter contre la dégradation de la planète et la hausse des émissions de gaz à effet de serre ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Ces derniers temps, une nouvelle tendance a pris forme : la compensation carbone, qui consiste à planter des arbres pour atténuer les effets de nos émissions de CO2.
Planter des arbres © Rawpixel.com
Et la plantation d’arbres est aussi un marché très lucratif. On ne compte plus les associations, applications sur smartphones ou pétitions se saisissant de cette nouvelle mode pour obtenir de l’argent des collectivités, entreprises et institutions qui espèrent ainsi renvoyer une image responsable et respectueuse de l’environnement.
Mais la compensation carbone est davantage une opération de relations publiques qu’une véritable action de lutte contre le réchauffement climatique. C’est en tout cas le constat dressé par une nouvelle étude publiée dans la revue de l’American Geophysical Union, Earth’s Future, selon laquelle « cultiver des plants puis stocker le CO2 qu’ils ont pris à l’atmosphère n’est pas une option viable pour contrecarrer les émissions non réduites provenant de la combustion des énergies fossiles« (1).
La compensation carbone est une solution irréaliste
Par ailleurs, la compensation carbone est une solution irréaliste, car si nous plantions suffisamment d’arbres pour compenser nos émissions de gaz à effet de serre, en optant par exemple pour des peupliers ou certains arbustes capables de stocker 50 % du carbone contenu dans la biomasse, nous serions forcés de détruire tous les écosystèmes naturels de la planète pour y planter des arbres, ce qui n’est évidemment ni souhaitable ni bénéfique pour l’environnement et sa diversité.
La plantation d’arbres n’est pas une solution contre le réchauffement climatique. Elle peut certes permettre de limiter les émissions de CO2 dans l’atmosphère, mais ne peut en aucun cas se substituer à des politiques climatiques assumées et ambitieuses comportant plusieurs volets d’action.
Comment lutter efficacement contre le réchauffement climatique ?
Pour lutter contre le réchauffement climatique et respecter les accords de Paris en faveur d’une réduction de la hausse des températures mondiales sous le seuil des 2°C d’ici 2100, plusieurs mesures doivent être prises. « La réduction de l’utilisation des combustibles fossiles est une condition préalable à la stabilisation du climat, mais nous devons également utiliser diverses options allant du reboisement sur les terres dégradées à une agriculture à bas coût et des systèmes d’irrigation efficaces pour limiter les déchets alimentaires« , note Tim Lenton, professeur à l’université d’Exeter en Grande-Bretagne.
Mais l’éternel problème se pose, et notre inaction pourrait bien nous être fatale. Comme dans de nombreux autres domaines, il existe un décalage entre la connaissance et les alertes du monde scientifique et la lenteur de l’action politique. Or, il y a urgence à agir : si aucune transition écologique forte n’est rapidement amorcée, les effets du réchauffement climatique seront irréversibles.
Illustration bannière : Les arbres pour lutter contre le réchauffement climatique – © KirillAm