Pesticides : les riverains des vignobles français particulièrement exposés

Une vaste enquête nationale vient de mettre en lumière un phénomène préoccupant : la présence accrue de résidus de pesticides dans l’environnement et les habitations situées à proximité immédiate des vignobles français.

Rédigé par , le 16 Sep 2025, à 9 h 30 min
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Réalisée par plusieurs instituts de recherche en santé environnementale, cette étude s’est appuyée sur des prélèvements d’air, de poussières domestiques et de cheveux humains dans différents territoires viticoles, notamment en Nouvelle-Aquitaine, dans le Val de Loire et en Champagne.

Des résidus de fongicides et d’insecticides détectés dans l’air ambiant et la poussière intérieure

C’est une étude qui risque de déplaire aux viticulteurs. La prestigieuse étude PestiRiv, dont Santé Publique France vient de rendre publics les résultats, nous apprend que les foyers situés à moins de 500 mètres des parcelles viticoles présentent des concentrations nettement plus élevées de substances phytosanitaires que les zones non agricoles. Plusieurs familles de pesticides couramment utilisées en viticulture, comme les fongicides et les insecticides, ont été détectées dans l’air ambiant et dans la poussière intérieure. Certains de ces produits sont soupçonnés d’effets perturbateurs endocriniens ou cancérogènes, ce qui alimente l’inquiétude des chercheurs sur les risques sanitaires à long terme.

Les auteurs de l’étude rappellent également que l’exposition ne se limite pas aux périodes de traitement des vignes : des traces de pesticides persistent dans l’air et les sols plusieurs mois après les pulvérisations. Cette contamination diffuse concerne non seulement les agriculteurs et les travailleurs viticoles, mais aussi les habitants, y compris les enfants, qui respirent quotidiennement un air chargé en résidus.

Éloigner les habitations des vignes, une solution, faute de mieux ?

Les auteurs appellent à renforcer la réglementation sur l’usage des pesticides autour des habitations, des écoles et des crèches. Plusieurs associations de riverains réclament déjà l’instauration de zones tampons plus larges, tandis que certaines collectivités locales envisagent de mettre en place des filets anti-dérive ou des haies végétales pour limiter la dispersion des produits.

Le gouvernement, de son côté, rappelle que les distances minimales de sécurité autour des habitations ont été relevées ces dernières années, mais reconnaît que leur respect reste difficile à contrôler. En documentant de manière précise la présence de pesticides dans l’environnement domestique, cette nouvelle étude pourrait relancer le débat sur la protection des populations vivant à proximité des vignobles.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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