Dis-moi qui tu es, et je te dirai ce que tu manges ! Cette relation entre personnalité et alimentation est plus connue quand elle est… inversée. Pourtant, dans ce sens, elle est tout aussi riche en informations.
Une personne extravertie va-t-elle manger la même chose que celle qui est plus renfermée ? Un homme et une femme du même caractère vont-ils manger la même chose ? Une enquête finlandaise apporte un éclairage inédit sur le sujet.
Notre personnalité influe sur le choix de nos aliments
Les relations entre personnalité et alimentation ont été peu explorées. C’est surtout celles la personnalité et diverses pathologies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, le surpoids, et même la longévité et la mortalité qui ont été étudiées et mises en évidence.
Pour décrire une personnalité, les scientifiques s’appuient sur le travail de l’Américain Golberg, qui en 1990 a décrit les caractéristiques d’une personnalité selon 5 domaines principaux. Ce sont les Big Five.
Manger selon sa personnalité
Les 5 domaines principaux de la personnalité selon Golberg
Ouverture (O) |
Goût pour l’art, l’émotion, l’ouverture, les idées nouvelles ; curiosité et imagination |
Conscienciosité (C) |
Autodiscipline, respect des obligations, organisation, orientation vers des buts |
Extraversion (E) |
Energie, émotions positives, tendance à chercher la stimulation et la compagnie des autres, caractère fonceur |
Agréabilité (A) |
Tendance à être compatissant et coopératif envers les autres |
Neuroticisme (N) |
Instabilité émotionnelle, vulnérabilité, tendance à éprouver des émotions comme l’anxiété, la colère, l’impulsivité ou la dépression |
On mesure ces cinq traits de caractère principaux à travers un questionnaire standard : le NEO PI-R. (l’Inventaire de Personnalité-Révisé).
Le NEO PI-R est reconnu internationalement comme l’instrument de référence pour l’évaluation des Big Five. Il fournit une évaluation approfondie de la personnalité adulte.
Des liens entre alimentation et maladies
Jusque là, des études avaient montré des relations partielles entre quelques uns de ces traits de personnalité et l’alimentation, comme par exemple :
Un fort neuroticisme est conjugué à un apport important en graisses et en sucres. À l’inverse, un faible neuroticisme est associé à un régime plus méditerranéen, avec plus de fruits et légumes. Agréabilité et conscienciosité sont associés à une forte consommation de fruits et de légumes.
Mais une personnalité peut aussi être la combinaison de plusieurs de ces facteurs .Une personne qui cumule l’extraversion, l’agréabilité, l’ouverture et la conscienciosité, avec peu de neuroticisme, est dite résiliente. Des études ont montré qu’une personne résiliente avait une consommation plus élevée de fruits et de légumes.
Les Finlandais passent à la casserole
En Finlande, des chercheurs, sous la houlette de Anna-Maija K. Tiainen ont voulu aller plus loin et vérifier les liens entre ces traits de personnalité et l’alimentation, en différenciant aussi les hommes et les femmes(1)
Elle a utilisé les patients survivants de la fameuse Helsinki Birth Cohort Study (qui prend en compte les personnes nées à l’hôpital central et universitaire d’Helsinki entre 1924 et 1933, pour la 1ère cohorte, puis les années suivantes, et qui a servi de base à de nombreuses études), soit près de 1 600 Finlandais.
Ils ont rempli un questionnaire de fréquence de consommation alimentaire, et le questionnaire NEO PI-R. Les données recueillies ont été ajustées en fonction de l’âge, du niveau d’éducation et de l’apport énergétique total.
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