La nouvelle risque bien d’en contrarier plus d’un ! L’usine Alteo s’est vue renouveler le droit de rejeter ses produits toxiques en plein coeur d’un parc marin : celui du parc national des Calanques ! Zoom sur une information qui prête à controverse.
Alteo obtient un renouvellement de son permis de polluer
L’usine Alteo(1) vient de voir son permis de polluer le parc national des Calanques prolongé. Afin de produire de l’alumine, cette dernière pourra donc rejeter en toute impunité et en toute légalité, ses eaux industrielles toxiques au large des calanques.
Photo : www.ville-gardanne.fr
A noter que ces dernières sont chargées d’aluminium, de fer et d’arsenic, avec des taux qui dépassent les seuils légaux de toxicité autorisés.
Mais le phénomène n’est pas nouveau. Cela fait déjà presque 50 ans que l’usine a le permis de polluer l’environnement (depuis 1966). Aujourd’hui, ce dernier est renouvelé pour les trente années à venir !
Alteo rejette des déchets qui souillent les fonds marins
L’usine Alteo déverse quelque 180 000 tonnes de boues rouges chaque année. En l’espace de 50 ans, elle en a ainsi rejeté l’équivalent de 20 millions (selon le Parc national des Calanques). Ces déchets, chargés en métaux lourds vont donc continuer à souiller les fonds marins.
Mais l’usine Alteo de Gardanne va cesser de déverser des boues toxiques rouges en mer(2), au profit de résidus liquides, obtenus après filtrage (toujours aussi nocifs).
Photo : www.institut-economie-circulaire.fr
Pourtant, les fonds marins sont protégés, à 7,7 kilomètres des côtes et par 330 mètres de profondeur.
Façon efficace de cacher en mer et à la vue du public, un véritable désastre écologique ? Possible. Cependant, nul besoin de s’équiper d’une tenue de plongée pour constater les premiers méfaits que ces déjections dans le canyon de Cassidaigne peuvent avoir comme conséquences.
En effet, avant d’être rejetées en mer, ces dernières sont stockées en plein air et offrent un paysage de désolation. On peut donc aisément imaginer leur impact sur la faune et la flore du fond marin ainsi que sur les espèces qu’il abrite.
A noter que pour se débarrasser des boues rouges, résidu de la fabrication d’alumine à partir de la bauxite sur le site de Gardanne, Pechiney (son prédécesseur) avait construit en 1966 une canalisation de 50 km dont 7 km en mer débouchant à 320 mètres de profondeur dans le canyon de la Cassidaigne.
Un lieu en plein coeur du parc des Calanques, créé en 2012.