Beaucoup plus écologique que les désodorisants d’intérieur classiques, le papier d’Arménie est un incontournable de l’habitat sain avec ses envoûtantes notes sucrées, vanillées et balsamiques.
Destructeur d’odeur, anti-bactérien, anti-acarien, désinfectant, purificateur d’atmosphère, anti-tabac… au rayon des désodorisants d’intérieur, on n’a pas peur des superlatifs et on ne lésine pas sur les molécules chimiques pour répondre à ces promesses ! Pourtant, il existe un moyen simple, économique et efficace : le Papier d’Arménie, fabriqué à Paris depuis 1885, qui est le plus ancien désodorisant pour air ambiant. On l’utilise en consumant de petites bandes de papier odorant.
Papier d’Arménie, substitut aux désodorisants toxiques
Les désodorisants et surtout les destructeurs d’odeurs sont une source de pollution domestique, car ils diffusent des polluants atmosphériques.
Les diffuseurs d’odeurs sont surtout des diffuseurs de substances toxiques, des polluants atmosphériques nocifs ! La plupart des désodorisants avaient révélé leur « capacité » à diffuser dans l’air de votre habitation des composés organiques volatils, COV, des substances cancérigènes, allergènes ou tout simplement irritantes.
Carnet et lamelle de papier d’Arménie @ Yohann MARCHAL Wikipedia
Comment est fabriqué le papier d’Arménie
Tout commence avec le Styrax officinal : la meilleure résine de benjoin, celle que sécrète l’aliboufier, un arbre du Laos. Elle est livrée sous forme de « larmes ».
4 alternatives aux désodorisants chimiques
Le Papier d’Arménie fut inventé pour permettre aux Européens de découvrir les bienfaits de cette plante, déjà reconnus en Arménie. S’il n’y avait pas de solution toute prête, c’est l’expérimentation et la méthode qui en firent son succès.
Le rituel de fabrication du papier d’Arménie
présent, selon un rituel immuable, la résine de benjoin est dissoute dans l’alcool durant deux mois. Puis sont ajoutés des extraits de parfums. Cette solution dont la composition reste secrète vient imprégner un papier spécial de type buvard.
Parfumer sa maison naturellement
L’opération est réalisée manuellement, feuille après feuille. Après trempage, séchage, et autres manipulations, celles-ci sont mises sous presse pendant un mois. Et c’est seulement au terme d’un long parcours de six mois que les feuilles seront perforées, découpées, assemblées, mises en carnets et conditionnées pour l’expédition.
L’odeur unique du Papier d’Arménie doit tout son mérite à la résine de Benjoin © AmyLv
L’histoire du papier d’Arménie
Tout d’abord vendu dans la rue, le papier d’Arménie, produit naturel et écologique avant l’heure, fait très vite de nombreux adeptes parmi les pharmaciens qui conseillent son emploi durant les épidémies de grippe.
L’Exposition universelle de 1900 à Paris et de multiples salons à l’étranger révèle ses vertus au grand public. Peu onéreux, facilement transportable, il s’exporte alors dans de nombreux pays, dont l’Angleterre sous le nom de « AirClean » (air propre).
Benjoin : le saviez-vous ?
Réputé depuis l’Antiquité pour ses propriétés antiseptiques, cicatrisantes et expectorantes, le baume de benjoin, utilisé dans la fabrication du papier, servait autrefois, en usage externe, pour traiter l’asthme, la toux et les enrouements. Son action favorable sur la psyché et la gestion des émotions lui vaut les faveurs des personnes tendues.
On lui attribue des forces purifiantes, dont le principal effet est d’éliminer toutes les émotions et pensées impures et grossières.
Papier d’Arménie, une production artisanale
Aujourd’hui, le Papier d’Arménie a conservé la même présentation : un petit carnet à couverture jaune et gris vert, recelant des 36 bandelettes détachables de papier brun parfumé prédécoupé.
Le papier buvard employé pour fabriquer le Papier d’Arménie est une fibre d’origine naturelle, certifié FSC.
Comment l’utiliser ?
Après avoir détaché une lamelle du carnet, pliez-la en accordéon, puis déposez-la sur une soucoupe avant de l’allumer. Ensuite, soufflez doucement dessus pour éteindre la flamme et laissez l’accordéon se consumer lentement.
On peut également placer des feuillets (sans les faire brûler bien sûr) dans les armoires au coeur du linge ou dans les vieux livres, pour les parfumer agréablement.
Article republié
Illustration bannière : Papier d’Arménie – © consoGlobe.com