Très critiqué depuis quelques années par l’utilisation d’huile de palme non durable, Ferrero et sa marque-star Nutella jouent la carte de la transparence. Ils se veulent exemplaires sur le volet de l’huile de palme durable, et ça marche.
La texture unique du Nutella est due à la présence d’huile de palme dans sa composition. Impossible donc pour Ferrero de faire autrement que d’utiliser de l’huile de palme. Qu’à cela ne tienne. Aux critiques sur l’utilisation de cet ingrédient et à la multiplication de pâtes à tartiner alternatives et durables, Ferrero a répondu par la mise en place d’une filière huile de palme 100 % traçable et durable, avec des outils de pointe.
Ferrero s’engage pour de l’huile de palme durable
Il y a quelques années, le monde entier s’est affolé des dommages de l’huile de palme sur l’environnement et la santé. Sa culture s’est en effet développée de façon anarchique en Asie du Sud-Est, causant des impacts dramatiques sur la déforestation et les orangs-outangs.
L’huile de palme s’est en effet rendue indispensable dans la nourriture industrielle, comme corps gras neutre et agent de texture indispensable pour les plats préparés. Parmi les cibles de cette tempête médiatique, Ferrero et son emblématique Nutella®, qui contient cet ingrédient en quantité non négligeable.
Un engagement de plusieurs années
Ferrero est membre du Roundtable Sustainable Palm Oil (RSPO), organisme certificateur de l’huile de palme durable, depuis 2005. La marque achète de l’huile de palme certifiée pour la première fois en 2009.
En 2012-2013, un torrent médiatique anti-huile de palme s’abat sur la marque qui décide de jouer la carte de la transparence. Ferrero publie une petite vidéo pour décrire la composition du Nutella®, en indiquant que l’huile de palme est nécessaire pour maintenir la recette intacte. Une multitude de pâtes à tartiner alternatives au Nutella apparaissent, qui ébranlent le géant mais ne semblent pas pour autant diminuer ses recettes.
En 2015, Ferrero parvient à acheter 100 % de son huile de palme dans une filière certifiée RSPO, donc transparente et durable. Même l’ONG Greenpeace reconnaît la charte Ferrero pertinente pour la non-déforestation.
Faut-il arrêter d’acheter du Nutella ?
Pourtant, en 2015, Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, jette un pavé dans la mare en déclarant au Petit Journal : « il faut arrêter d’acheter du Nutella ». Faut-il effectivement boycotter ce produit pour arrêter le fléau de l’huile de palme et enrayer la déforestation ?
Selon nous, il est préférable de travailler avec les marques pour qu’elles améliorent leurs pratiques et montrent l’exemple, plutôt que d’appeler au boycott pur et simple. C’est bien grâce à ces efforts de pression que Ferrero achète aujourd’hui de l’huile de palme durable.
Des techniques de pointe pour lutter contre la déforestation
Aujourd’hui, Ferrero dévoile Starling, un système de vérification des plantations d’huile de palme pour surveiller la non-déforestation. La marque a déployé ce système avec plusieurs acteurs, notamment une ONG, The Forest Trust, et le groupe Airbus Defence.
En outre, Ferrero organise plusieurs jours de discussions autour de l’huile de palme : du 14 au 19 octobre, l’Open Lab Nutella invite chercheurs, ONG et cadres de Ferrero à débattre autour de la question de l’huile de palme et à répondre aux consommateurs.
Illustration bannière : © CC, Crazy_Zou