La nomophobie, la peur d’être séparé de son téléphone portable

À nouvelle époque, nouvelle pathologie. La nomophobie, la peur excessive d’être séparé de son téléphone portable, nous envahit.

Rédigé par Stephen Boucher, le 15 Dec 2015, à 12 h 30 min
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Vous vérifiez toutes les quelques minutes que votre smartphone est dans votre poche ? Vous êtes perdu-e si vous sortez sans ? Vous vous sentez nu-e quand votre batterie est vide ? Alors peut-être êtes-vous nomophobe

La nomophobie : la peur du « no mobile phone »

Contraction récente de « no mobile phone » et phobie, ce serait une angoisse bien réelle d’après une étude menée au Royaume-Uni par l’institut de sondage YouGov en 2013. Selon elle, pas moins de 53 % des utilisateurs de téléphones mobiles montrent des symptômes d’anxiété quand ils perdent leur téléphone, l’oublient, n’ont pas de couverture réseau ou n’ont plus de batterie. 55 % des sondés révélaient avoir besoin de garder le contact avec leur famille ou leurs amis à tout moment. Et 10 % affirmaient avoir besoin d’être joignables à tout moment pour leur travail.

Devant l’ampleur du phénomène, des chercheurs de l’université d’État de l’Iowa ont développé un questionnaire pour cerner cette nomophobie. Comme le fameux questionnaire de dépendance au tabac, les scientifiques ont élaboré une vingtaine de questions pour déterminer votre seuil de dépendance au téléphone portable.

Et vous, si vous n’aviez pas votre smartphone avec vous ?

  • Seriez-vous inquiet parce que votre famille ou vos amis ne pourraient pas vous joindre ?
  • Seriez-vous nerveux parce que déconnecté de votre identité en ligne ?
  • Vous sentiriez-vous anxieux par que ne pouvant pas lire vos e-mails ?
  • Vous sentiriez-vous bizarre parce que ne sachant pas quoi faire ?

En déterminant notre degré de dépendance, les chercheurs espèrent mieux comprendre s’il existe un terrain social, génétique ou structurelle à notre dépendance croissante aux téléphones portables.

La nomophobie aurait quatre dimensions : ne pas être en mesure de communiquer ; perdre sa connexion ; ne pas pouvouir accéder à l’information et renoncer au confort. Les chercheurs précisent que la nomophobie serait révélatrice non pas d’une forme d’addiction, mais d’une névrose.

Une autre étude, menée par Russell Clayton de l’Université du Missouri, révèle clairement que les petits ordinateurs que sont les téléphones portables sont devenus de véritables extensions de nous-mêmes, phénomène que l’accroissement de leurs capacité ne pourra que renforcer : ils seront bientôt encore plus rapides, auront plus de mémoire, pourront traduire en direct les langues étrangères, pourront commander toujours plus d’objets de notre vie quotidienne, jusqu’à nos ampoules et radiateurs connectés…(1)

Les recherches de Clayton montraient que les participants à ses travaux voyaient leur niveau d’anxiété, leur rythme cardiaque et leur niveau de pression artérielle augmenter lorsqu’ils étaient déconnectés de leur mobile, et qu’ils se sentaient en même temps psychologiquement diminués.

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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. je sais tout juste téléphoner avec le mien ca ne m’intéresse pas trop et puis il faut tout apprendre de lui (ces fonctions ) et sa me gave .

    du moins je crois que certaines personnes vivent mal notre société actuelle non sans raisons et on besoin d’un support pour ce repéré dans leur vie.

    je ne pense pas que ce soit un besoin réel de contact familial qui les étrient…

  2. je suis tellement accros à mon que j’oublie à chaque fois de le prendre!!!!!!!

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