Une moule géante, l’anodonte chinoise à l’assaut de nos cours d’eau

Une moule géante chinoise envahit les cours d’eau de France et déséquilibre la faune. Il s’agit d’une espèce très résistante venue d’Asie et qui prolifère très vite.

Rédigé par Paul Malo, le 2 Feb 2019, à 12 h 50 min
Une moule géante, l’anodonte chinoise à l’assaut de nos cours d’eau
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Elle est plus grosse, plus lourde et plus résistante : l’anodonte chinoise (Sinanodonta woodiana) est en train de faire de véritables ravages dans nos rivières.

La moule géante chinois : 800 grammes pour 30 centimètres

Après les frelons, les moules ? C’est un véritable monstre qui colonise les cours d’eau de l’Hexagone. Une moule géante appelée anodonte chinoise se répand à vitesse grand V sur tout le territoire. Et géante n’est pas une exagération : elle a comme une allure préhistorique, cette anodonte chinoise, avec ses 800 grammes et ses 30 cm de long...

Des moules géantes © Gecko1968

Apparemment introduite en France dans les années 80 en Camargue, cette moule exotique poursuit son implantation vers l’ouest de la France. Et là où elle s’installe, elle éradique rapidement toutes les autres espèces.

En moins de dix ans, cette espèce géante fait en effet disparaître toutes les anodontes locales, une vitesse aussi rapide qu’effrayante à l’échelle de la nature…

L’anodonte chinoise déséquilibre la flore de nos cours d’eau, où elle se développe facilement car elle est peu sensible à leur niveau de pollution. Il faut dire qu’en général, la moule est une vraie championne de la filtration d’eau, puisqu’elle passe son temps à filtrer et clarifier l’eau. Ainsi, une moule d’une dizaine de centimètres filtre une quarantaine de litres d’eau par jour.

Des larves qui infestent les poissons

En France, on dénombre encore à l’heure actuelle 45 espèces différentes de moules, depuis les plus minuscules (2 mm) jusqu’aux géantes asiatiques de 30 cm. Alors que l’on en trouve plus dans les cours d’eau du nord que dans ceux du sud de la France, certaines espèces sont menacées par un niveau de pollution allant croissant. En effet, ces mollusques se nourrissent des particules en suspension dans l’eau : phytoplanctons, bactéries…

Comment cette nouvelle espèce se répand-elle si vite ?

En soi, la moule est sédentaire. Mais ses larves, en revanche, peuvent se fixer sur les branchies des poissons avant de se détacher et de reposer au fond des cours d’eau. Sauf que les larves de ces moules chinoises géantes, non seulement sont produites en grande quantité mais en plus infestent les poissons et les affaiblissent.

Ralentir la prolifération de l’anodonte chinoise

Comment éviter sa prolifération ? © Neil Bromhall

La seule solution pour ralentir la prolifération de cette espèce aussi géante qu’envahissante, serait donc d’encadrer l’alevinage, la technique de repeuplement des eaux en poissons. Il faudrait que les fédérations de pêches mettent en quarantaine les poissons avant de les relâcher pour qu’ils ne soient pas infestés, ou bien procèdent à des alevinages à partir de poissons locaux non infestés.

Loutres, rats musqués et ragondins, les seuls prédateurs des moules, ne suffiront pas à endiguer cette véritable invasion, qui plus est aggravée par le fait que certaines animaleries vendent ces anodontes géantes pour la bio-épuration des étangs. Une pratique à interdire donc de toute urgence !

Illustration bannière : Une moule géante chinoise envahit nos cours d’eau – © Arve Bettum
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